samedi 29 juin 2013

Les microbes et nous


Santé Nature Innovation


Nous sommes les microbes et nous sommes vos amis

Pour chaque cellule dans votre corps, vous avez 100 microbes de toutes sortes qui pullulent dans votre bouche, vos oreilles, sur votre peau, vos organes génitaux et, surtout, dans vos intestins. Chez un adulte, leur nombre avoisine 100 000 milliards.

Cela peut paraître dégoûtant mais, en réalité, la plupart de ces microbes semblent ne rien faire. Certains vous rendent service. Seule une petite minorité d'entre eux sont dangereux : les microbes pathogènes, c'est-à-dire générateurs de maladies.


Pourquoi prendre soin de vos microbes 

 

Quand j'écris que la plupart de ces microbes semblent ne rien faire, ce n'est pas tout à fait exact. En réalité ils ont d’abord le mérite, dans l'immense majorité, d'occuper l'espace. Ils empêchent les microbes pathogènes de s'installer et de se multiplier. En ce sens, leur présence constitue une cuirasse de défense indispensable à notre vie. La dernière chose que vous puissiez souhaiter serait d'éliminer à coup d'eau de javel les bactéries recouvrant un de vos organes sensibles, par exemple vos organes génitaux ou votre intestin. Loin d'être « enfin propre », l'espace ainsi nettoyé serait immédiatement colonisé par de nouveaux arrivants dont rien ne vous garantit qu'ils auront le cœur pur et l'esprit rempli de bonnes intentions. C'est ainsi que se produisent les infections.

Il est donc regrettable que nous dépensions tant d'énergie depuis plus d’un siècle à vouloir tuer les microbes sans distinction à coup d’antiseptiques, de fongicides et d'antibiotiques pas toujours indispensables. (NB : ceci n'est pas une critique des antibiotiques, mais des abus d'antibiotiques).

Même si nous ne les voyons pas, même si nous ne les connaissons pas, la plupart de ces bactéries sont nos amies. Et avoir 100 000 milliards d'amis, ce n'est pas rien !

Votre microbiote intestinal, foyer de votre santé 

 

Parmi ces microbes, les plus nombreux et les plus importants pour la santé sont les bactéries et levures qui vivent en symbiose dans votre intestin et qui constituent la « microflore intestinale », ou « microbiote ».

Avant d'en parler, je signale à mes aimables lecteurs que les notions que nous aborderons sont à l'extrême pointe des connaissances scientifiques actuelles, ce qui m'obligera à une certaine prudence. Très prometteur pour la médecine du 21e siècle, c'est un domaine extrêmement complexe, du fait des interactions entre l’organisme et des myriades de bactéries qui évoluent très vite, qui plus est dans un environnement difficile à reproduire : on ne peut pas, en effet, réaliser in vitro (en laboratoire) ce qui se passe dans votre intestin, et l'observation in vivo (chez une personne vivante) reste très difficile. La connaissance dans le domaine des bactéries intestinales progresse donc lentement, et de façon incertaine.

Bref rappel sur la structure des intestins 

 

Vos intestins sont un long tuyau tapissé d’une muqueuse appelée épithélium intestinal, elle-même formée d'une fine couche de cellules appelée entérocytes dont la structure en brosse (sorte de velours dont chaque poil est appelé villosité intestinale) en augmente considérablement la surface d’échange. C'est en effet l'épithélium intestinal qui assure les échanges entre le milieu extérieur et l'intérieur de votre corps.

Oui, je sais, il est curieux de penser que les choses qui passent dans les intestins sont à l'extérieur du corps, mais c'est un fait : tant que les nutriments n'ont pas traversé la paroi intestinale, pour rejoindre le sang, ils restent à l'extérieur de votre corps, tout comme l'air qui entre dans vos poumons reste à l'extérieur tant qu'il n'a pas pénétré dans le sang. La différence entre les intestins et les poumons est que, dans le cas des poumons, ce qui n'est pas absorbé ressort par le même trou (la bouche).

Déplié, la surface développée des villosités de votre épithélium intestinal couvriraient la surface d’un terrain de tennis. Et bien que cette muqueuse soit très fine, elle doit résister à toute épreuve : pas moins de 50 tonnes de nourriture lui passeront à travers pendant votre vie ! De plus, elle est peu irriguée de vaisseaux sanguins.

Votre épithélium est protégé et nourri par les bactéries 

 

Le secret de la résistance et de l’intégrité de l'épithélium intestinal est qu'il est recouvert de microbes qui le protègent et le nourrissent. Ils sont plusieurs centaines d'espèces de bactéries et de levures, qui constituent, nous l'avons dit, « le microbiote ».

Ce microbiote se nourrit entre autres de fibres. Les fibres sont des éléments qui se trouvent dans notre alimentation mais que nous ne pouvons ni digérer, ni absorber. On en trouve abondamment dans tous les fruits et légumes. Elles nous sont indispensables d’une part parce qu’elles régulent le transit intestinal, d’autre part parce qu’elles sont nécessaires à l’entretien de l’épithélium intestinal. Les bactéries et les levures qui tapissent la muqueuse intestinale en raffolent. En effet, ces bactéries et levures font fermenter les fibres pour les dégrader et les absorber. Ce processus aboutit à la production d'acides gras à chaînes courtes, qui, miracle, sont justement la nourriture dont se nourrissent les cellules de l'épithélium. Elles en favorisent par conséquent l’entretien et la cicatrisation, lorsqu'il s'abime.

On le voit, tout le monde est gagnant dans l'opération : les bactéries et les levures, comme les cellules des intestins. On parle donc de microbes « mutualistes » ou de « symbiose », par opposition aux microbes parasites qui, eux, ne font que profiter sans rien donner en échange.

Ces microbes font aussi votre bonheur !

 

Mais les bienfaits de la collaboration entre votre microbiote et vos cellules intestinales (entérocytes) font encore un heureux : vous !

En effet, l’intestin fabrique certains neurotransmetteurs ; c’est le cas de 95 % de la sérotonine (hormone de la bonne humeur), de certaines enzymes (protéases, lactase) et vitamines (notamment B12 et K) et de nombreuses molécules messagères du système immunitaire (ARNm). Ces substances peuvent influencer notre stress et même déterminer notre caractère : lorsque le microbiote intestinal de souris aventureuses est transplanté dans les intestins de souris craintives, ces dernières deviennent plus audacieuses. L'expression « avoir les tripes pour » renfermerait donc une vérité littérale. Et les fidèles lecteurs de Santé Nature Innovation connaissent bien l'anagramme :

T-R-I-P-E-S = E-S-P-R-I-T.

D'autre part, ces bactéries semblent être capables de produire des composés chimiques qui régulent notre appétit, notre digestion, et notre sentiment de satiété.

Des chercheurs aux Pays-Bas se sont aperçus qu'en transplantant le microbiote de souris maigres dans les intestins de souris souffrant de syndrome métabolique (obésité, diabète, infections, liés à une baisse de la sensibilité à l'insuline), on observait une forte augmentation de la sensibilité à l'insuline des souris malades, et donc une amélioration de leur état.

Des bactéries intestinales mal-nourries provoquent des maladies 

 

Lorsque les bactéries de votre intestin ne reçoivent pas les fibres dont elles ont besoin pour se régénérer, elles produisent moins de nourriture pour l’entretien de votre épithélium. Mais vous êtes aussi privé d'une partie des bonnes substances qu'elles produisent, et dont je viens de parler (sérotonine, enzymes, vitamines...).

Lorsque l'épithélium intestinal n'est pas bien nourri, il peut devenir hyper-perméable, c’est en particulier le cas chez les personnes intolérantes au gluten et aux protéines du lait de vache. Des bactéries pathogènes, des protéines et des glucides d'aliments insuffisamment digérés, peuvent passer dans le sang et y déclencher des réactions immunitaires néfastes. En découle une inflammation chronique qui peut provoquer avec le temps l'apparition du syndrome métabolique et de nombreuses maladies chroniques qui lui sont liées : colopathie fonctionnelle, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 et même cancer.

Les chercheurs ont aussi montré que l’intestin est anormalement perméable en cas de maladie de Crohn, spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde, diabète de type 1 et probablement la plupart des maladies auto-immunes.

Soigner son microbiote commence à la naissance 

 

Lorsque nous sommes dans le ventre de notre mère, notre tube digestif et notre peau sont stériles.

Mais le bébé qui nait par voie naturelle ramasse au passage les bactéries de sa mère qui vont rapidement coloniser sa peau, sa bouche, ses muqueuses et ses intestins. S'il nait par césarienne, ce sont les bactéries de l’environnement de la maternité, (celles des mains du personnel soignant ainsi que celles qui traînent dans les couloirs de l’hôpital), qui commenceront par s'implanter. Ces souches bactériennes, on s'en doute, présentent des risques pour lui.

Les études sur les bébés ont abouti à une découverte capitale concernant le microbiote. Pendant des années, les chercheurs nutritionnistes ont été interloqués par la présence, dans le lait maternel, de certains glucides complexes, des oligosaccharides que les bébés sont incapables de digérer par manque des enzymes adaptés. Or, il serait très étonnant que Dame-Nature, qui en général prévoit tout, gaspille les précieuses ressources nutritives de la mère pour apporter au bébé des aliments inassimilables.

Les chercheurs se sont aperçus que ces oligosaccharides particuliers ne sont pas là pour nourrir le bébé, mais pour nourrir des bactéries du genre Bifidobacterium (dont Bifidobactarerium infantis) spécialement adaptée aux oligosaccharides présents dans le lait maternel.

Quand tout va bien, ces bifidobactéries prolifèrent, empêchent d'autres hôtes moins désirables de s'installer, et nourrissent l'épithélium intestinal des enfants.

Ces oligosaccharides sont donc des prébiotiques, c'est-à-dire une nourriture pour le microbiote.

Les producteurs de lait maternisé n'ayant pas tenu compte, pendant longtemps, de ces découvertes, ils n'ont mis ni prébiotiques ni probiotiques dans leurs préparations, ce qui nuit à la qualité du microbiote et à l’immunité des enfants nourris au biberon.

Cela, ainsi que les naissances par césarienne, peut expliquer l'augmentation des cas d'allergies (eczéma), d'asthme, d’immunodéficience et même de maladies dégénératives chez les nouveaux- nés.

L'importance des jeux sales 

 

Les enfants vont ensuite s'attirer toutes sortes de bactéries par les activités que tout parent connaît bien : porter à sa bouche tous les objets qui passent à sa portée, y compris les détritus ramassés dans les parcs publics et même les ordures ménagères.

Bien que ce réflexe puisse effrayer, et les parents vigilants éviteront bien sûr que leur enfant ne porte à la bouche des objets trop sales ou des produits dangereux, un microbiote confronté progressivement à des bactéries opportunistes ou légèrement pathogènes permet de développer une immunité mature qui lui permettra de mieux résister aux agressions futures. Ce processus est similaire à la maturation psychologique d’un enfant confronté progressivement aux difficultés de la vie.

A partir de 3 ans, le microbiote de l’enfant, bien que très spécifique, s'aligne en partie sur celui de ses parents, et même sur celui des personnes qui logent sous le même toit et mangent à la même table. Il peut encore évoluer, mais très difficilement. Introduire une nouvelle souche bactérienne dans le microbiote, c'est un peu comme introduire une nouvelle espèce dans une forêt à maturité : en principe, tous les espaces libres sont occupés, et il est très difficile au nouveau-venu de trouver une place. Cela ne se produit en général qu'à la suite d'une grave tempête, par exemple lorsque le microbiote a été décimé par une cure d'antibiotiques, bouleversé par une maladie infectieuse ou lorsque le germe nouvel arrivant est particulièrement fort ou favorisé par le terrain ou l’alimentation spécifique de l’enfant, par exemple le Candida albicans chez les enfants mangeant beaucoup de sucre (bonbons).

Les citadins, défavorisés 

 

Sans surprise, les populations rurales traditionnelles, qui sont en contact avec les animaux, la terre, les plantes, et qui mangent des produits non transformés et non stérilisés, ont une microflore intestinale plus riche et plus performante que les populations des pays industrialisés vivant dans des bureaux et se nourrissant de plats préparés réchauffés aux micro-ondes.

La conséquence est donc, dans les populations occidentales, un intestin moins bien protégé et donc une plus forte sensibilité aux infections et aux maladies auto-immunes. Il résiste donc moins bien aux bactéries pathogènes : lorsque, à l'âge de 19 ans, je fis mon premier voyage au Pakistan, j'attrapai une infection intestinale pour ainsi dire dès que les roues de mon avion touchèrent la piste de l'aéroport international de Karachi. 170 millions de Pakistanais vivent pourtant dans ce pays et tous ne sont pas malades : c'est que leur intestin est bien mieux défendu que le nôtre par l’acquisition d’une immunité plus performante due aux contacts fréquents avec des bactéries opportunistes et pathogènes beaucoup plus variées.

Changer ses microbes 

 

Aujourd'hui, les médecins sont capables de procéder à des transplantations de microbiote, ce qui consiste en réalité à prélever de la matière fécale dans le colon d'une personne (en bonne santé) pour la mettre dans le colon d'une personne malade. Cette pratique s'est avérée efficace pour guérir des personnes infectées par une bactérie pathogène devenue résistante aux antibiotiques, le Clostidrium difficile, provoquant une maladie infectieuse qui a triplé en 10 ans aux USA et fait 13 000 morts l'année dernière. Elle a quadruplé au Canada depuis 2003.

Mais avant de nous retrouver à toute extrémité, on peut aussi prendre des mesures de mode de vie pour retrouver un microbiote de qualité, qui vous protégera efficacement des attaques bactériennes, qui prendra soin de votre immunité intestinale, et qui diminuera notre risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de cancer :

  1. avant de prendre des antibiotiques, assurez-vous auprès de votre médecin ou de votre thérapeute que c'est indispensable et qu'il n'y a pas d'autre solution pour soigner la maladie ou le trouble dont vous êtes affecté ;

  2. utilisez les nettoyants ménagers avec parcimonie. Votre intérieur doit être propre ; mais il faut éviter de vivre dans un contexte trop stérilisé ;

  3. évitez les produits antibactériens, en particulier les solutions nettoyantes pour les mains qu'on trouve aujourd'hui partout, à moins bien sûr que votre profession ne vous y oblige (si vous êtes dentiste, chirurgien, infirmière, etc...) ou que vous soyez menacé par une épidémie ;

  4. laissez vos enfants jouer dehors et caressez les animaux ; faites du jardinage ; reprenez contact physiquement, aussi souvent que possible, avec la Nature !

  5. Mangez des aliments prébiotiques, riches en fibres, pour nourrir votre microbiote : légumineuses (haricots, pois chiches, lentilles, etc.), céréales complètes (riz, épeautre, avoine, etc.), oignons, poireaux et autres légumes racines, avocats, bananes, poires et autres fruits de saison ;

  6. Mangez des aliments contenant des bactéries probiotiques : yaourt, choucroute, cornichons et olives fermentées ;

  7. Diminuez votre consommation de fast-food, qui sont des aliments qui se préparent vite, mais qui aussi se digèrent mal. Beaucoup d'aliments modernes, riches en graisses saturées et en amidon, ne contiennent presque pas de fibres, et n'offrent donc plus rien d'intéressant à fermenter dans le gros intestin. Vos amies bactéries dépérissent.

  8. N’abusez pas des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène, aspirine, etc.) car ils augmentent la perméabilité.

Problèmes digestifs récurrents ? Régénérez d'urgence votre microbiote 

 

Si vous avez depuis longtemps des problèmes digestifs (constipation, diarrhée, alternance des deux, ballonnements, gaz malodorants), vous devez vous préoccuper de régénérer votre microbiote par une cure ciblée.

Car n'oubliez pas que c'est la santé de vos intestins qui détermine, in fine, la santé de votre corps tout entier, y compris votre moral.

Cela ne s’improvise pas. Mais les recherches de ces 30 dernières années ont permis de définir quels sont les bactéries et leurs facteurs de croissance indispensables pour opérer cette mission sacrée de sauvegarde.

1) Il faut tout d’abord apporter une sélection de bactéries lactiques qui serviront à rétablir la microflore de protection intestinale. Ces espèces bactériennes compatibles entre elles et capables de se développer in vivo appartiennent surtout aux genres Lactobacillus et Bifidobacterium.

2) Ces bactéries, aussi bienfaisantes soient-elles, si elles arrivent non accompagnées de leurs facteurs de croissance métabolique, seront alors démunies dans leur nouveau territoire et ne pourront s’y développer harmonieusement. Il faut donc prévoir leur nourriture (les prébiotiques) qui fournira les ingrédients nécessaires à leur croissance dans le milieu intestinal : oligosaccharides, collagène, acides aminés, lactoferrine et les co-facteurs vitaminiques (du groupe B) et minéraux (Mg, Mn..).

3) Apporter des bactéries protectrices et favoriser leur développement constituent les deux premières étapes déterminantes de la régénération du microbiote, mais il faut régénérer votre épithélium intestinal. Il doit redevenir une barrière infranchissable et imperméable aux divers agents nuisibles ou pathogènes.Et il faut pour cela apporter des agents réparateurs : glutamine, phospholipides, collagène, vitamines du groupe B, C, E et caroténoïdes…

4) Le milieu intestinal constitue la 1ère ligne de défenses naturelles de l’organisme. Il faut donc stimuler l’immunité grâce à une sélection de nutriments : les bactéries amies, les immunoglobulines du colostrum, contribuent à la résistance naturelle de l'intestion aux agressions de l’environnement. De même, les oligo-éléments (Cu, Se, Zn), les vitamines A, B6, B9, B12 et C participent à l’activité normale du système immunitaire.

5) Enfin, il importe de stimuler votre métabolisme général par l’apport de nutriments sous des formes adaptées : oligo-éléments, vitamines, co-enzyme Q10, acides aminés soufrés. En effet, si votre organisme est dévitalisé, déminéralisé, endormi par des mois ou des années de digestion imparfaite, il ne permettra pas un bon travail de régénération de votre système digestif.

Vous pouvez trouver ces prébiotiques, probiotiques et nutriments spécifiques dans les boutiques bios sérieuses.

Je signale toutefois, ou plutôt je rappelle car j'en ai déjà parlé, l'existence d'un produit qui réunit tous ces éléments : il s'agit de Myriaflor, produit par les laboratoires Lorica.

Le directeur scientifique de Lorica, Henri de Roissart, est en effet l'un des meilleurs spécialistes français du microbiote et des bactéries lactiques. Il a édité un ouvrage de 2600 pages, en 2 tomes, sur les bactéries lactiques (aspects fondamentaux et technologiques) et a été médaillé à cette occasion par l'Académie de l'Agriculture de France.

Il a pu donc développer un produit, hautement complexe et technique, particulièrement performant, ne contenant pas moins de trente substances actives naturelles.

Ce produit est à vrai dire si efficace pour rétablir le bon fonctionnement des intestins que, vous pouvez commander une cure de Myriaflor, la suivre pendant 3 mois, et être intégralement remboursé si, dans le mois qui suit la fin de la cure vous n'êtes pas satisfait.

C'est vraiment à mon sens la proposition la plus honnête et la plus avantageuse qu'on puisse trouver.

Le premier mois (phase intensive), vous devez prendre 1 sachet par jour, sans interruption. Ce qui correspond au temps nécessaire pour régénérer la microflore intestinale.

Ensuite, pendant les 2 mois suivants (phase de stabilisation), vous prenez un sachet tous les deux jours. A ce stade, il se peut que la plupart de vos sources d'inconfort soient déjà disparues.

Car encore une fois, n'oubliez pas que « la mort commence dans les intestins », et qu'une mauvaise digestion sur le long terme finit par vous détruire l'organisme et faire le terrain des pires maladies.

Vous pouvez commander la cure de Myriaflor en cliquant ici.

A votre santé !
Jean Marc Dupuis

lundi 17 juin 2013

Mammatus du 15 juin 2013


Une chape de nuages couvre ma ville. Une seule masse impressionnante qui semble si basse en altitude qu'on dirait bien qu'on pourrait les toucher avec la main si tant est que notre bras soit un tout petit peu plus long. Cela ressemble fort à des mammatus : https://www.google.fr/search?q=mammatus&client=firefox-a&hs=q8y&rls=org.mozilla:fr:official&channel=np&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=10O_UZnrMZDn7AaQvoH4CA&ved=0CEIQsAQ&biw=1398&bih=798

Les "miens" sont moins spectaculaires. J’espérais qu'ils en arrivent à faire des doigts, des boules, mais quelques heures plus tard, tout s'estompait et les cumulus reprenaient leur allure normale.

Je vous montre donc juste le démarrage, on voit les boursoufflures, les mouvements, comme si le ciel avait mal au ventre. Cela m'a fait cet effet.









Midi Pyrénées, France

jeudi 13 juin 2013

Les déserts sont-ils en train de verdir ?


Voici un article très intéressant. Espoir ? 

Le désert devient verdoyant. L'augmentation de CO2 dans l'atmosphère favorise le développement des plantes les plus consommatrices de gaz carbonique.

Actualité Les déserts sont-ils en train de verdir ?


mercredi 12 juin 2013

Les meilleurs et les pires légumes

 

de  Santé Nature Innovation

Les meilleurs et les pires légumes

Il ne fait pas de doute que le meilleur moyen d'améliorer votre santé est de manger beaucoup de légumes frais, de bonne qualité, si possible bios, cultivés localement et consommés en majorité crus ou peu cuits.

Je suis fermement convaincu qu'il s'agit là d'un facteur clé pour mener une vie active et épanouissante. D'un point de vue nutritionnel, c'est la chose qui aura le plus d'impact sur votre santé et votre longévité, surtout si vous consommez vos légumes sous forme de jus extraits par vos propres soins.

Toutefois, tous les légumes ne sont pas nés égaux, et nos actuels agriculteurs et commerçants ont souvent des pratiques franchement mystérieuses :

Comment font-ils ces légumes ??

J'ai toujours eu mon lopin de terre sur lequel je cultive des légumes. Mais ayant de nombreux d'enfants, ma femme et moi achetons aussi beaucoup de légumes au supermarché.

Bien que nous choisissions, autant que notre budget nous le permette, des légumes bios, je suis néanmoins toujours stupéfait par la différence entre les légumes de mon potager et ceux du magasin :

  • calibre, forme, aspect : les légumes qui sortent de mon potager sont, à maturation, de toutes les formes et de toutes les tailles. Certaines carottes sont énormes, d'autres sont minuscules, beaucoup ont deux ou trois racines. Même après avoir été lavées à grande eau, elles conservent toujours des traces de terre et des petites radicelles un peu partout. Je ne comprends tout simplement pas comment « ils » font pour nous sortir des carottes toutes pareilles, régulières et luisantes comme si elles étaient en plastique. La même chose vaut bien sûr pour les tomates, les pommes de terre, les pommes, enfin tout ;

  • conservation : sans exagérer, mes légumes, une fois arrachés, ne se conservent que quelques jours, voire quelques heures, y compris si je les mets immédiatement au frigo. Salades, épinards et blettes deviennent tout raplapla presque aussitôt cueillis. Je n'imagine même pas quel aspect ils auraient en arrivant si je les mettais dans un cageot, puis dans un camion pour l'Allemagne ou l'Angleterre ; au supermarché, les légumes sont souvent impeccables et, de retour à la maison, se conservent des jours entiers sans pratiquement changer d'aspect. Cela relève du miracle...
  • goût, odeur, texture : comment font-ils pour nous produire des légumes aussi insipides ? Je n'ai pas la moindre idée de ce que je devrais faire pour parvenir à supprimer l'odeur de mes tomates, à diminuer le goût de mes carottes, ou donner à mes pommes de terre et à mes salades une texture aussi aqueuse que celles du supermarché. Il me semble que je ne fais que mettre mes graines dans la terre, désherber, arroser... et attendre que la nature fasse son travail. Pourquoi les légumes qui sortent de terre chez moi sont-ils systématiquement incomparablement meilleurs que ceux du commerce ?? Même les légumes bios n'arrivent en général pas à la cheville des miens.
J'étais tellement intrigué par ce phénomène que j'ai décidé de faire le test systématiquement, avec les légumes dont je trouvais des graines ou des plants en jardinerie.

Le résultat est que des choux de Bruxelles au persil en passant par les asperges, la rhubarbe, les poivrons, l'oignon, les aubergines et les melons, etc., je n'ai pas trouvé un seul fruit ou légume du jardin qui n'était pas immédiatement reconnaissable à son goût, à sa texture et à son odeur supérieurs.

Tout le monde n'ayant pas la possibilité de cultiver son lopin, les yeux et le nez nous sont d'un grand secours au supermarché. Un légume non bio mais qui a un bel aspect et une bonne odeur est généralement préférable à un légume bio sans odeur.

La fraîcheur est aussi un point décisif car de nombreux légumes comme le céleri branche, les betteraves rouges, les asperges, le concombre, perdent rapidement leurs nutriments après avoir été cueillis. Il peut donc arriver un point où un légume issu de l'agriculture conventionnelle mais bien frais devient préférable à un légume bio vieilli.

Et les pesticides ?

Bien choisir ses légumes, c'est aussi éviter le risque d'absorber :

  • des pesticides ;
  • des engrais chimiques ;
  • des OGMs ;
  • des aliment ionisés ou irradiés ;
  • des métaux lourds.
Selon l'Agence de Protection de l'Environnement, 60 % des herbicides, 90 % des fongicides et 30 % des insecticides sont cancérigènes, et la plupart sont également mauvais pour le système nerveux.

Ces produits ont également été liés à la maladie de Parkinson, à des fausses couches, à des problèmes de fertilité, de neurotoxicité, de perturbation du système hormonal (perturbateurs endocriniens).

Se tourner vers les légumes bios, qui n'offrent toutefois jamais une garantie totale, semble relever du plus pur bon sens. Mais le problème budgétaire fait que peu d'entre nous peuvent se nourrir intégralement de produits bios.

Heureusement, tous les légumes ne sont pas aussi risqués.

Les légumes les plus et les moins contaminés

Les fruits et légumes les plus contaminés en pesticides, et que vous avez donc le plus intérêt à acheter bios, sont :

  • les pêches, les pommes, le céleri, les cerises, les poires, les nectarines, la laitue, les épinards, les fraises, les raisins, les pommes de terre et les poivrons.
Les fruits et légumes les moins chargés en pesticides sont :

  • les brocolis, les choux, les oignons, les petits pois (surgelés), le maïs doux, les asperges, les kiwis, les mangues, les avocats, les bananes et les ananas. (1)

Les meilleurs légumes pour la santé

Maintenant, ce n'est pas parce qu'un fruit ou un légume contient peu de pesticides qu'il apporte le maximum de bienfaits pour la santé.

En réalité, il faut chercher à privilégier les légumes colorés, surtout lorsqu'ils sont verts et à feuille, riches en antioxydants, en vitamines et en minéraux.

Les pommes de terre sont à éviter du fait de leur importante « charge glycémique » : une pomme de terre est composée d'amidon presque exclusivement. Une fois cuit, cet amidon se transforme en glucose pur dès qu'il est en contact avec votre langue, et il fait augmenter votre taux de sucre dans le sang plus vite que si vous mangiez du sucre en morceau. Si bien que ce qui est mauvais dans les frites, ce n'est pas tant l'huile dans laquelle elles ont cuit, comme on l'imagine souvent, mais la pomme de terre elle-même, parce qu'elle est surcuite, et en particulier le grillé.

Les légumes dont il ne faut pas abuser, parce qu'ils sont eux aussi riches en sucre, sont les betteraves rouges, les carottes, les aubergines et les potirons.

En revanche, vous n'avez aucune raison de vous limiter si vous mangez les autres légumes. Dans l'ordre alphabétique : asperge, avocats, blettes, brocolis, céleri, chicorée, choux de toutes sortes y compris chou-fleur, chou chinois, chou rave et choux de Bruxelles, concombres, courgettes, endives, épinards, fenouil, oignons, patate douce, persil, poivrons, radis, salades de toutes sortes, scarole, tomates.

En mangeant de tous ces légumes régulièrement, crus ou peu cuits si possible, vous apporterez à votre organisme les nutriments dont il a besoin pour se maintenir, se développer, et pour guérir.

Car le fait est que les scientifiques ne savent au fond pas grand chose sur les nutriments et les prendre sous forme isolée, en compléments alimentaires, n'est pas toujours une bonne idée. La meilleure façon de les apporter à votre corps est en mangeant des légumes entiers, frais et si possible bios. Je recommande qu'au moins un tiers de votre alimentation totale soit crue, et le meilleur moyen d'atteindre cet objectif est de faire des jus de légumes avec vos légumes frais.

Mais le plus important est de manger des légumes, quelle qu'en soit la forme, et donc ne vous laissez pas décourager parce que vous ne pouvez faire du jus qu'une ou deux fois par semaine. Même si vous commencez doucement, vous observerez rapidement des améliorations qui vous encourageront à augmenter peu à peu cette saine habitude de vie.

A votre santé !

JMD

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mardi 11 juin 2013

Récupération d'un essaim d'abeilles


Dernièrement, j'étais chez une copine, celle qui a près de chez elle ce gros nid de frelon asiatique, que je viens de poster. 


Un buddleia (arbre aux papillons) attire son regard car elle distingue une forme sombre en son milieu. 


Nous pouvons nous approcher très près et admirer ces abeilles qui vont et viennent.


Les abeilles s'approchent de nous, nous frôlent, mais nos intentions étant pacifiques, tout se passe bien.


Nous appelons l'apiculteur voisin pour récupérer l'essaim. Nous pensons en effet que l'essaim vient de chez lui.



Il trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'abeilles, alors il invite l'essaim à entrer dans une ruche déjà occupée.....



Ne rions pas, il pourrait se vexer. Mais s'il met ce petit essaim dans une ruche où il y a déjà une reine, d'ici très peu de temps, il y aura un nouvel essaimage puisque 2 reines ne peuvent pas co-exister dans la même ruche. 

 

Merci tout de même aux abeilles et à cet apiculteur pour ces belles images.

Parions qu'il a plus de pertes avec l'essaimage qu'il ne sait pas maîtriser qu'avec le frelon asiatique qui loge près de chez lui. Chutttt il ne le sait pas  ;-)


Vespa velutina nigrithorax frelon asiatique


Ce frelon est végétarien. 

Pourtant pour nourrir ses larves, il n'hésite pas à tuer nos abeilles, leur coupant la tête très riche en protéines nécessaires à la survie des larves. 


Voici un nid qui a été mis à découvert en nettoyant le mur de cette vieille maison.

Les nids ne sont pas réutilisés d'une année sur l'autre.



Une dizaine de ruches sont à proximité depuis de nombreuses années à une petite centaine de mètres, et pas de carnage.

(ces photos datent de l'automne dernier)
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Article du 5 octobre 2010 : http://spidermarrante.blogspot.fr/2010/10/vespa-velutina-nigrithorax.html

Le doux bain de bébé





dimanche 2 juin 2013

Je vous écris du Japon



Lettre de Janick Magne 
aux députés français ce jour
(envoyée à chacun d’eux sur leur 
e-mail de l’Assemblée)

De Tokyo, Japon, le 30 mai 2013
Mesdames et Messieurs les députés,
Je vous écris du Japon, je viens d’apprendre qu’un débat au sein de l’Assemblée Nationale, ce soir, fera enfin sortir de l’ombre la douloureuse question du nucléaire. Vous allez notamment évoquer l’accident de Fukushima. Je vous dis MERCI d’aborder enfin ce que nous savons tous ici, au Japon, mais que personne ne veut entendre en France. Laissez-moi rêver et espérer un peu : je vais vous parler du Japon en quelques lignes et je souhaite que vous lisiez ce message avant votre première réunion….
Oui, la situation à Fukushima est terrifiante. Non, nous ne voyons pas d’issue. Chaque jour, ce sont 400 tonnes d’eau souterraine qui pénètrent dans les soubassements de la centrale accidentée de Fukushima-1 et viennent se contaminer au contact de l’eau de refroidissement des trois réacteurs dont les coeurs ont fondu et desquels personne ne peut approcher, tant la radioactivité y est importante. L’eau souterraine pénètre aussi dans le bâtiment des turbines. Jour après jour, des ouvriers pompent cette eau, la filtrent en partie – bien insuffisamment car il n’existe aucun moyen de se débarrasser de la plus grande partie des quelque 120 radionucléides qu’elle contient – et la conservent ensuite dans des réservoirs et des citernes provisoires. Le site ne pourra bientôt plus accueillir de nouvelles citernes et l’eau est beaucoup trop radioactive pour être rejetée dans l’océan où la pollution radioactive atteint déjà des records.
Il y a un peu plus de 2 semaines, le 13 mai, l’électricien nucléaire japonais TEPCO a rencontré à Fukushima les représentants des coopératives de pêche locales.
Ils voulaient convaincre les pêcheurs que la dernière trouvaille de TEPCO était la bonne: récupérer dans 12 puits en amont de la centrale le quart environ des eaux souterraines (soit 100 tonnes/jour) et déverser cette eau dans l’océan. Ainsi, il n’y aurait « plus que » 300 tonnes d’eau souterraine par jour qui viendraient se contaminer au contact des réacteurs.
TEPCO croyait acquis l’accord des pêcheurs, mais ceux-ci n’ont pas marché dans la combine : ils viennent de refuser, ils demandent un temps de réflexion supplémentaire, car TEPCO leur a tellement menti, TEPCO a tellement manipulé les chiffres et nié la gravité de la catastrophe qu’il est IMPOSSIBLE de les croire aujourd’hui. Les pêcheurs se demandent à quelle sauce TEPCO va encore les manger. Nous nous demandons TOUS ici à quelle sauce nous allons être mangés, mais ce sera une sauce au césium, bien évidemment.
Plusieurs ingénieurs de la centrale de Fukushima l’ont déclaré à la presse ces dernières semaines: ils sont incapables de prévoir ce qui va se passer demain, la semaine prochaine, le mois prochain. Toute leur énergie se concentre sur ce problème des 390 000 tonnes d’eau déjà stockées sur le site et des 400 tonnes journalières supplémentaires. Ils essaient juste d’avoir une heure d’avance sur l’eau, rien qu’une petite heure à la fois. L’un d’entre eux l’a dit : « S’il se produisait un nouvel accident (et comment ne pas y penser, dans l’état où se trouve le site, et alors que les secousses sismiques se poursuivent et se répètent inéluctablement ?), s’il se produisait un accident, donc, NOUS NE POURRIONS PAS Y FAIRE FACE. » J’ai envie de crier AU SECOURS ! Qui, mais qui sera enfin assez sensé pour intervenir ici au Japon, pour stopper ce massacre en préparation, pour freiner la course folle du Japon vers la reprise du nucléaire alors que nous avons cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ? Le gouvernement japonais est dans le déni. La population se sent impuissante et préfère, trop souvent, feindre de croire le discours officiel.
Et pourtant, savez-vous que nous attendons pour la fin juin une livraison de MOX français à destination d’une centrale arrêtée depuis février 2012, sur la côte ouest du Japon, à Takahama ? C’est peut-être moi qui vais vous l’apprendre, Mesdames et Messieurs les députés, mais le Japon ne fonctionne plus actuellement qu’avec 2 réacteurs nucléaires sur 48 (je ne compte pas les 6 réacteurs de Fukushima-1, dont 4 sont hors service pour les raisons que vous connaissez, et les 2 autres ont été abandonnés). Le saviez-vous ? Entre mai et début juillet 2012, PAS UN SEUL réacteur n’a fonctionné dans le pays. Nous avons vu les réacteurs s’arrêter un par un entre la date de la catastrophe (11 mars 2011) et mai 2012, soit en raison d’incidents soit pour des opérations de maintenance. Personne n’a ensuite eu l’audace de les remettre en marche jusqu’à ce jour de début juillet 2012, où, passant outre le sentiment profondément antinucléaire de la population, les autorités ont fait du forcing et redémarré 2 réacteurs à la centrale d’Ôi, arrêtant du même coup une centrale thermique à proximité (car, oui, il y avait suffisamment d’électricité !). Depuis bientôt un an, ce sont les deux seuls réacteurs en service dans le pays.
À l’heure où il faudrait tout tenter pour arrêter cette folie et trouver une solution d’urgence, le gouvernement japonais encourage les gens à revenir dans la zone d’exclusion qui, jusqu’au 31 mars 2013, s’étendait sur 10 à 20 km en demi-arc de cercle autour de la centrale accidentée : qui voudrait revenir à deux pas d’une centrale incontrôlable, à deux pas de trois réacteurs éventrés dont on ne sait même pas où se trouve le combustible, à deux pas de ces gigantesques masses d’eau contaminée dans des citernes dont personne ne sait combien de temps elles tiendront, à deux pas d’un site qui contient 2000 tonnes de combustibles usés répartis dans des piscines de désactivation instables, certaines au sommet de bâtiments qui ont explosé, et alors qu’il est devenu si difficile de trouver du personnel que TEPCO recrute au Brésil et emploie des SDF ?
Aujourd’hui, 11 villes de l’ancienne zone d’exclusion ont été partagées en trois nouvelles zones qui s’enchevêtrent inextricablement : une zone toujours interdite car la radioactivité y dépasse les 50 millisieverts par an, une zone intermédiaire où l’on a bien imprudemment promis aux habitants qu’ils pourraient revenir s’installer d’ici 3 ans, et dont la radioactivité se situe entre 20 et 50 millisieverts/an, et une zone « de préparation au retour » où la radioactivité peut monter jusqu’à 20 millisieverts/an. Pour rappel, sachez que la dose maximale autorisée pour les travailleurs du nucléaire en France est de 20 millisieverts/an et que la norme internationale pour la population civile est de 1 millisievert par an, comme vient de le rappeler la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU.
La nouvelle Autorité de Sûreté Nucléaire japonaise vient coup sur coup d’exiger l’interdiction de reprise d’activité de plusieurs centrales en raison de fausses déclarations de contrôles qui n’ont jamais eu lieu et parce que de très nombreux réacteurs sont situés sur des failles sismiques actives.
Mesdames et Messieurs les députés, il faut arrêter le massacre. Il faut que vous arriviez à convaincre M. Hollande que le nucléaire n’est PAS une option. Nous allons en crever. Vite, vite, faisons quelque chose ! Si vous le voulez, utilisez mon expérience de Française au Japon qui vit tout cela en direct, utilisez mon témoignage pour porter enfin un message que personne ne voulait entendre jusqu’à maintenant et dont dépend pourtant notre survie à tous.
Je me souviens d’une conversation que j’ai eue à Tokyo avec Monsieur le Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius fin 2012 : il m’a dit qu’il avait toujours cru « comme tout le monde » qu’il était impossible d’arrêter le nucléaire du jour au lendemain …jusqu’au jour où il y a eu Fukushima et que le Japon a tout arrêté. Oui, quasiment du jour au lendemain, le nucléaire s’est arrêté au Japon ! Avec 54 réacteurs à l’origine, contre 58 en France…
Merci d’y réfléchir. MERCI pour nous tous, au Japon et dans le monde (l’hémisphère Nord pourra être lourdement touché en cas de nouvelle catastrophe au Japon), MERCI pour les générations à venir.
Je suis allée plusieurs fois dans la zone interdite de Fukushima. J’en rapporte des conférences et des photos. Je le fais pour témoigner, pour montrer où nous mène la folie des hommes et l’arrogance de certains, plus animés par le goût du profit immédiat que par le souci du devenir humain.
Mesdames et Messieurs les députés, merci de m’avoir lue. Je serai 6 jours en France du 7 au 13 juin, je viens témoigner dans trois conférences de la situation à Fukushima. Si vous voulez me rencontrer cette fois-ci ou à une autre occasion (je serai de nouveau en France de début août au 20 septembre environ), n’hésitez pas à me contacter, je serai heureuse de témoigner, comme j’ai promis à mes amis japonais de la zone interdite de le faire sans répit.
Salutations républicaines,
Janick MAGNE
janickmagne@gmail.com
Enseignante d’université à Tokyo,
Au Japon depuis 34 ans
Candidate EELV aux Législatives 2012 dans la 11ème circonscription des Français hors de France

Merci à Janick de se dévouer pour nous transmettre des nouvelles très régulièrement. 

Vous pouvez vous procurer la vidéo de son intervention à Cahors de l'an dernier, où elle nous expliquait la situation au Japon, suite à ce terrible accident nucléaire.
Vidéo, et enregistrement audio disponible auprès du groupe MCLSDN :
06 81 95 29 19