vendredi 23 septembre 2011

Troy Davis a été exécuté


"Honte à la justice américaine"

dit Amnesty International France. Et je fais chorus.

Voici leur e-mail qui date du 22 septembre donc d'hier :


Chers amis,

Après quatre heures d’une insoutenable attente, teintées d'espoir et d'angoisse, Troy Davis a été exécuté à 5h08 (heure de Paris). En effet, trois minutes après l’heure d’exécution prévue, la Cour suprême des Etats-Unis a décidé de se donner un délai pour examiner le recours des avocats de Troy Davis. Recours qu’elle a rejeté sans motivations.

Un sentiment de révolte profond nous habite à ce jour, à la hauteur de cette souffrance barbare infligée à Troy Davis, sa famille, ses proches, et à l’ensemble des personnes mobilisées pour lui à travers le monde; à la hauteur de l'inhumanité vécue cette nuit. A la hauteur enfin, de notre engagement sans faille, pour sauver Troy Davis de la mort, depuis bientôt 5 ans. Cela a failli réussir. Par trois fois déjà son exécution avait été reportée.

Notre engagement pour Troy n'a pas été vain. Au contraire, il a permis de sensibiliser des millions de personnes à travers le monde, de rappeler la cruauté de ce châtiment, de faire vaciller les certitudes, de faire réfléchir un grand nombre de partisans de la peine de mort, aux Etats-Unis notamment.

Troy Davis, il en était pleinement conscient, a contribué de manière décisive au combat pour l’abolition. Car le combat de Troy et de sa famille était un combat pour l’abolition et la justice.

Notre soutien et mobilisation ont aussi et surtout été une source de réconfort palpable, toujours présente, toujours vivante, pour Troy, Martina, Kim (ses soeurs), De'jaun (son neveu): ils l'ont dit et répété maintes et maintes fois, dans les moments de désespoir et de stress, mais aussi dans les moments d'espoir qui ont jalonné notre chemin commun.

Il a enfin transmis tout son amour à ses proches, et ses soutiens à travers le monde, et délivré par le biais d’un membre d’AIUSA, qui l’a rencontré jeudi dernier, le message suivant : « Le combat pour la justice ne s'arrête pas avec moi: ce combat est pour tous les Troy Davis avant moi, et ceux qui viendront après moi. Je me sens bien, je prie et je suis en paix. Mais je n'arrêterai de me battre qu'à mon dernier souffle ».

La chaleur que nous leur avons transmise, ils nous l’ont rendue par la force, le courage, l’absolue dignité dont ils ont fait preuve, dans les moments les plus noirs comme dans les phases d’espoir. Troy est parti dignement : ses derniers mots à la famille du policier ont été : « Je ne suis pas celui qui a commis le crime. Je n’avais pas d’arme. Continuez à chercher la vérité ».

Pour lui, pour sa famille, pour tous les condamnés à mort qui nous sont moins familiers mais exposés à la même souffrance, à la même cruauté, nous devons poursuivre avec d’autant plus d’énergie notre combat pour l’abolition, partout, toujours.

Amicalement,

Geneviève Garrigos
Présidente d'Amnesty International France

Troy Davis, pardon de n'avoir pas pu vous éviter la mort.

Qui sont les CHIBANIS ?


Qui se souvient de ces étrangers, pauvrement vêtus, arrivant de leur bled avec une valise à la main, souvent aussi une adresse griffonnée sur un bout de papier pour pouvoir se réfugier chez un ami, un voisin d'avant, et qui arrivait souvent à une adresse qui n'existait plus ? Ils avaient été embauché là-bas, au Pays, par la France pour faire le travail que nous, les français de "souche" ne voulions pas faire. Travail pénible, mal payé, mal sécurisé. Mépris. Rejets.


J'ai encore en mémoire l'un d'eux. Justement il me tendait d'une main maladroite, gênée, pudique, un bout de papier. Dessus, une adresse qui correspondait bien au lieu où il était arrivé .... mais la maison avait été depuis pas mal de temps détruite et remplacée par un carrefour. A cet endroit vivaient des gens misérablement logés, misérablement habillés. Une honte pour la France. Et ce regard ressemblait bien à celui de ce Monsieur que nous avons sur une vidéo dont j'ai fait des captures d'écran.

http://tvbruits.org/spip.php?article1625





"Après une vie entière passée à faire les travaux les plus pénibles en France, on ne laisse pas le droit à ces retraités de passer une fin de vie tranquille ... "


Quelques pancartes vues sur la vidéo :


NON AUX CONTROLES ABUSIFS
CRAM / MAS / CAF



ANNULATION DES DETTES
ARRET DES CONTROLES
DISCRIMINATOIRES
DES CHIBANIS



RETRAITES FRANCAIS
+ RETRAITES IMMIGRES
= SOLIDARITE



NON A
L ' ASSIGNATION
A RESIDENCE


Les chibanis ont besoin de vous, tenez-vous au courant des prochaines actions en consultant le site :
http://www.chibanis.org/

mercredi 21 septembre 2011

Exécution de Troy Davis confirmée


Je suis choquée. Ne relâchons pas la pression, quoi qu'il arrive !


Au moment où vous lirez cet article que je relaie, Troy Davis sera peut-être assassiné légalement ! Alors que rien ne prouve sa culpabilité !

Justice n'est pas rendue pour autant pour l'assassinat du policier Mark Allen MacPhail.

Voici l'info de Amnesty International France :

Chers amis,

MAUVAISE NOUVELLE :

Exécution de Troy Davis confirmée.

Amnesty International France révoltée


Amnesty International France est révoltée par la décision du Comité des grâces de Géorgie prise ce jour de laisser exécuter, le mercredi 21 septembre, Troy Davis, qu'elle considère comme un affront à la justice. Le Comité des grâces manque à son engagement pris en 2007 de ne confirmer l'exécution que si sa culpabilité ne fait aucun doute.

"Nos pensées vont à Troy Davis, sa famille et ses proches", déclare Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France.
" Nous pensons également à la famille de l'officier de police, Mark Allen MacPhail. Cette exécution ne leur rendra pas justice".

L'organisation exhorte le Comité des Grâces à revenir sur sa décision.


Amnesty International appelle Larry Chisolm, procureur du District, à faire tout ce qui est en son pouvoir afin d'empêcher le processus d'exécution mais également les autorités de l'Etat de Géorgie ainsi que les autorités fédérales américaines à demander la commutation de la peine. S'ils n'agissent ni se prononcent, ils endosseront, dès lors sciemment, l'exécution d'un possible innocent.

"Près d'un million de personnes à travers le monde se sont mobilisées parce que scandalisées par le sort de Troy Davis. Elles peuvent continuer à agir pour l'abolition de la peine de mort, comme il a appelé chacun à le faire" affirme Geneviève Garrigos.

Je reprends ses mots : "Ce combat pour mettre fin à la peine de mort n'est pas gagné ou perdu à travers moi [...].
N'arrêtez jamais de lutter pour la justice et nous vaincrons !"

Nous remercions l'ensemble des personnes et organisations qui ont répondu à notre appel, l'ont relayé sans relâche, depuis près de cinq ans maintenant.

Nous invitons tous ceux qui s'opposent à la peine de mort à continuer de faire avancer ce combat, dès maintenant, autour du 10 octobre, Journée mondiale contre la Peine de mort, et jusqu'à l'abolition totale de celle-ci.

Encore une fois, merci de votre soutien indispensable

Continuez à suivre nos actualités et actions contre la peine de mort : http://www.amnesty.fr/Peine-de-mort

dimanche 18 septembre 2011

Scéliphron, suite 8


Ce matin, je vous invite à poursuivre l'aventure de Scéliphron Spirifex, la guêpe maçonne !


Instant qui dure très peu de temps, quelques secondes, mais tellement important pour elle. Nous allons voir le moment de la ponte. Bien sûr, nous ne verrons pas comment cela se passe à l'intérieur de la jarre, mais vous verrons comment elle s'y prend pour y aller et se protéger pendant cette phase très délicate pour sa sécurité.

Pour le plaisir de ceux qui aiment la précision, on va y aller avec le maximum de photos, et si vous faites défiler l’ascenseur, vous verrez comme si vous l'aviez en mouvement. Sympa.

Pour ceux qui veulent passer plus vite, vous regardez en diagonale, et c'est tout bon !

Votre araignée marrante préférée se met en 4 pour vous faire plaisir, même si ce sont mes congénères qui vont servir de nourriture aux larves .......

Notre époque doit être celle de l'Amour avec un grand A, dans le pardon et la Lumière avec un grand L, alors allons-y sans arrière-pensée.

Là, nous avons une jarre qui semble vide. Comme j'ai vu que Scéliphron partait, j'ai vite installé mon appareil photo (sur caméra) en haut du trépied et sur la table. Le réglage n'est pas parfait et c'est bien dommage car cet instant de la ponte est très bref et c'est un hasard si j'ai pu l'avoir car je ne suis pas équipée pour filmer très longtemps ... et après, il faut regarder toutes les vidéos où rien ne bouge, car Scéliphron est davantage à l'extérieur à chasser ou se nourrir ou se reposer que près de la tortue en résine, où elle ne vient que le strict nécessaire.

Donc profitons pleinement de cet article. D'autant que j'ai cherché sur le Net et il n'y a que votre araignée marrante à vous montrer cela. Il s'agit donc d'un scoop ! Mais oui, un scoop ! Et ne riez pas, s'il vous plaît. Vérifiez par vous -même pour mesurer l'ampleur de ma modestie. Scoop, je vous dis !



Là voici qui revient bien chargée. Nous avions déjà une photo qui ressemblait à celle-ci, et pour laquelle il semblait bien que les pattes avaient été coupées par la guêpe pour pouvoir la transporter plus facilement, peut-être.



Observons bien la suite :



Difficile de se mouvoir en marchant avec une charge comme ça entre les pattes. Notre Scéliphron s'approche de l'ouverture. Se penche, regarde au fond, comme elle fait souvent, pour contrôler que la jarre n'a pas été occupée par une concurrente, et que si elle contient déjà une de ses proies, que tout est OK pour la suite.

Mais aujourd'hui, quelle suite !



La voilà qui se retourne comme pour repartir ? Là je ne comprends pas. D'habitude, lorsqu'elle porte une araignée, elle s'approche de l'ouverture et entre, même si ce n'est pas aisé.



Scéliphron enjambe l'entrée. J'observe très curieuse de savoir pourquoi. Je n'ai encore jamais vu notre guêpe potière dans cette situation.



Ah ! voilà qu'elle entre en marche arrière. Son abdomen en premier. L'araignée est toujours bien serrée entre ses mandibules et ses pattes avant.



Cela ne prend pas de temps, quelques secondes. Le poids et le format de l'araignée est un handicap, et les gestes, tout en étant précis, ne sont pas aisés. En fait, entre le moment où notre guêpe arrive sur la patte de la tortue et qu'elle est à ce niveau de la photo ci-dessus, exactement 17 secondes.



Scéliphron entre de plus en plus à l'intérieur de la jarre, l'araignée au-dessus de sa tête.



Notre guêpe se contorsionne pour se placer au mieux, mais cette position n'est pas encore la bonne.



Elle reprend celle qu'elle avait juste avant.



Tout doucement, elle reprend son chemin dans la jarre.





Sur la photo suivante, on ne voit plus que l'araignée et ses pattes à elles. Son format bouche l'entrée. Que va-t-il maintenant se passer ?



L'entrée de la jarre va rester occultée comme nous le montre l'image ci-dessus pendant 21 secondes. Pendant ce temps, Scéliphron pond un œuf.

Ce qui signifie que lorsque je l'ai vue repartir, juste avant d'installer mon appareil photo face à la jarre, ainsi que je vous l'ai dit au début de cet article, Scéliphron avait apporté la toute 1ère araignée au-dessus de laquelle elle va pondre. Vous avez déjà des photos qui font penser à cela dans la "série exceptionnelle" du 15 août. Mais nous reprendrons les photos en détail plus tard pour suivre de façon chronologique la logique de l'histoire.

Puis elle fait descendre l'araignée pour la placer comme il faut. C'est cette phase que nous voyons s'amorcer ci-dessous.





Je ne vois plus rien bouger pendant une longue minute et demie. Non seulement je ne vois rien bouger, mais c'est comme si la jarre était vide. Regardez la photo suivante. Mais à l'intérieur de la jarre, Scéliphron est en plein travail de rangement. C'est la logique qui me le fait dire.

La difficulté est également dans le fait que cette araignée qui protégeait l'entrée de la jarre des prédateurs possibles dans cet instant précieux de la ponte, doit être placée maintenant SOUS notre guêpe, donc SUR l'oeuf pondu, pour le cacher. Le rôle de cette 2ème araignée est primordial.



Enfin, je vois apparaitre la pointe de ses pattes. Elle tarde, mais tout doucement elle remonte.





La voici qui s'agrippe à l'entrée de la jarre et s'en extirpe.







La ponte est un moment tellement important que Scéliphron va et vient plusieurs fois pour bien vérifier que tout va bien.



Elle se nettoie plusieurs fois les mandibules avec ses pattes de devant.



Elle revient vérifier l'intérieur de la jarre, mais sa toilette est un moment important dans ces secondes qui suivent tout ce travail minutieux à l'intérieur de la jarre.




Maintenant, c'est au tour du frottement de ses pattes arrières sur son abdomen. Est-ce l'expulsion de l’œuf qui lui donne ce besoin de masser son abdomen ?



Elle regarde à nouveau l'intérieur de la jarre, pour contrôler encore une fois que tout est installé comme elle le veut. Puis elle entre tout son corps, ce qui me laisse penser que l'araignée qui est paralysée doit bouger encore un tout petit peu, au ralenti. L'important pour notre guêpe c'est que son œuf soit bien placé, et bien protégé, ce qui explique tout ce temps qu'elle passe à vérifier, encore et encore.







Cette fois, ça y est, notre amie Scéliphron semble satisfaite pour l'intérieur de la jarre, et va vérifier que tout est bien à l'extérieur.





Puis elle remonte le long de la patte de la tortue pour prendre son envol.




Tout n'est pas terminé, nous le verrons en détail sur la suite 9.

Nos abeilles et le CRUISER 350


Les choses avancent, mais nos abeilles continuent à trinquer à cause des poisons de l'Industrie protégée par les Ministres nommés par nos Présidents de la République et aux basques des Laboratoires. Restons vigilants, ce n'est pas terminé.


N'hésitez pas à vous abonner à ce site "Univers-nature" qui a d'excellents articles sur tous les sujets.


15-09-2011

http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=4823

Le Conseil d’Etat juge abusive
l’autorisation du Cruiser 350

Hier, le Conseil d’Etat a finalement délibéré sur la légalité de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’insecticide Cruiser 350, délivrée par le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, pour l’année 2010. Le rapporteur public, Monsieur Edouard Geffray, a conclu à l’annulation de l’AMM de ce pesticide. Il a également demandé la condamnation de l’Etat au profit de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), à l’origine de la demande d’annulation de l’AMM.

De 2008 à 2011, le ministre de l’agriculture a renouvelé, année par année, des autorisations de mise sur le marché du Cruiser et du Cruiser 350, deux appellations commerciales distinctes pour désigner des produits identiques. Lors de l’audience du 14 septembre dernier, le Conseil d’Etat a réprouvé ces méthodes de délivrance insidieuses, reposant sur une dérogation renouvelable à l’infini. Ce système privant toute juridiction du temps nécessaire à l’évaluation d’une nouvelle AMM pour l’année suivante, le ministre de l’agriculture a donc accordé chaque AMM annuelle pour le Cruiser 350 en l’absence de preuves de l’innocuité du produit. Les mêmes pratiques ayant été mises à jour pour les AMM précédentes, le Conseil d’Etat avait déjà annulé les deux premières AMM du Cruiser début 2011. Selon toute vraisemblance, l’AMM du Cruiser 350 pour 2010 devrait subir le même sort.

Pour Olivier Belval, président de l’UNAF : « Après le Gaucho en 1999, 2002 et 2003, le Régent en 2004, le Cruiser pour 2008 et 2009 et aujourd'hui le Cruiser 350 pour 2010, on voit le peu de cas qui est fait de la protection de l’environnement par les institutions publiques qui en sont les garantes et la difficulté pour nos juridictions de freiner la dérive ». Il est à espérer que les arrêts successifs rendus par le Conseil d’Etat dissuaderont le ministre de l’agriculture d’autoriser le Cruiser 350 pour la campagne 2012.
Cécile Cassier


15-09-2011

samedi 17 septembre 2011

Les frontières de Marcoule sont-elles fiables ?


RAPPEL / Préparons-nous pour manifester le 15 octobre 2011 contre le Nucléaire. N'oublions pas la date sur notre agenda.


Samedi 15 octobre : journée de mobilisation nationale "Nucléaire STOP"

Plusieurs manifestations seront organisées le 15 octobre par des coordinations antinucléaires régionales, avec le soutien du Réseau. Venez nombreux à Rennes, Bordeaux, Dunkerque, Toulouse, au Bugey (St-Vulbas)... !

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Manifestation-Contre-le-Nucleaire


NUCLEAIRE :

Marcoule / Pour le CAN 84 : " il y a eu hier une radioactivité inhabituelle à Avignon "

Je vous invite à aller lire cet article http://www.citylocalnews.com/avignon/2011/09/13/marcoule-pour-le-can-84-il-y-a-eu-hier-une-radioactivite-inhabituelle-a-avignon


Et je vous relaie le e-mail de mon réseau :

Après l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule : "la radioactivité 10 fois supérieure sur Avignon"

15/09/2011 à 09h29 - mis à jour le 15/09/2011 à 09h53

L'article vient de Le Post, mais l'adresse ne passe pas, malgré plusieurs essais. Suis-je trop fatiguée ou y-a-t-il un problème autre ? Je vous invite à taper les mots-clés et Le Post pour le trouver vous-même sur leur site.

Selon des mesures indépendantes, la radioactivité quelques heures après l'explosion sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard mardi dernier, était "10 fois supérieure" à la normale sur Avignon dans le Vaucluse. Pourtant, les autorités avaient annoncé qu'il n'y avait eu aucune fuite. Un nouveau mensonge après l'arrêt soudain du nuage de Tchernobyl dans les années 80 à nos frontières ?

Selon des analyses indépendantes réalisées le jour même de "l'accident industriel" selon le Gouvernement sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard, qui a fait un mort et plusieurs blessés dont un grave, le taux de radioactivité était dix fois supérieure à la normale sur Avignon et aux alentours.

Pour la Coordination anti-nucléaire de Vaucluse, qui a réalisé selon leurs propres déclarations des mesures sur une zone de 120 kilomètres en raison du Mistral mardi dernier, les relevés "font apparaître une augmentation anormale de la radioactivité dont la cause pourrait être liée à l'incident de Marcoule, sauf à ce qu'une autre explication crédible soit fournie par les responsables de l'accident nucléaire.".

En effet, selon leurs propres chiffres disponibles sur internet à Avignon le taux de µRem/h était de 98 et au plus fort est monté à 113 au lieu en temps normal à 14 µRem/h.

Pour le Gouvernement cependant, il n'y a pas eu de fuites nucléaire et l'accident sur le site de Marcoule est ainsi classé par la Préfecture du Gard comme "accident industriel", même si la ministre de l'écologie a dû se déplacer "pour rassuer les Français" selon ses propres propos.

Ni la Préfecture de Vaucluse, ni celle du Gard n'ont commenté ces relevés, inquiétants et disponibles sur le Web.

Source : CAN84

vendredi 16 septembre 2011

La vieillesse des araignées


Avez-vous déjà admiré la vivacité des araignées ? Cela surprend les humains. Elles semblent dormir,



et brusquement elles bondissent hors de leur "maison" pour se saisir d'une proie qui touche leur toile. Si vous avez testé avec votre main, vous vous êtes rendus compte que tout aussi rapidement, elles s'en retournent chez elles pour se remettre à l'affut.

Mais lorsqu'elles sont vieilles, quelle tristesse !

Cette Tégénaire parente de celle que vous avez ci-dessus, paraissait morte, gisant sur sa toile.


Je l'ai attrapée doucement par une patte pour la mettre sur un muret pour mieux la prendre en photo. Elle n'a pas bougé d'un poil. Mais juste au moment où je l'ai lâchée pour me préparer à la prendre en photo, elle s'est redressée et est partie comme une flèche. Elle avait encore quelques réflexes de survie.


J'ignore si c'est elle que vous avez-là plein de vie, ou si ça en est une autre car dans ce lieu qui n'est pas chez moi, toute la porte était recouverte de toiles de Tégénaires. Très grandes. Le corps - mesuré sans les pattes - dépassait le 1 cm 1/2 pour les plus imposantes.

Lorsque les araignées sont vieilles, elles n'ont pas la même façon de se mouvoir. Elles se laissent plus facilement prendre à la main, et je remarque qu'elles se mettent en danger en restant comme ça, hors de leur tanière.


Une Ségestria avait eu la même façon de faire, et alors qu'elle sort habituellement de nuit, là elle se promenait mollement dans la maison, chez moi donc, et en plein jour.


Et hier, j'ai pris en photo dans la cour commune où je ne vais jamais car ce n'est pas mon lieu de passage, une Zoropsis spinimana que je vais en profiter pour vous montrer plus en détail sans mon bocal à prendre en photo que je n'avais pas avec moi.

Elle était dans un coin de mur, près d'une porte de cave vide et fermée, emmêlée dans de la toile et des poils de chats à ce qu'il semblerait bien. J'ai essayé de la dégager. Vous voyez deux cadavres : un d'un Holocnemus et l'autre d'une araignée plus trapue mais j'ignore laquelle.


Toute cette toile et ces poils de chats la gênaient dans ses mouvements qui étaient lents.


Je l'ai donc prise dans ma main, pour lui enlever tout ça comme il faut.






Et la voici toute propre. Je l'ai donc déposée dans un endroit à côté, propre et où elle pourrait aller se protéger derrière des planches sans problème.



Là nous voyons bien ses yeux, ses pédipalpes de mâles, et sa "barbe" de vieux monsieur.



Comme elle se déplaçait, je ne m'en suis plus occupée. Et le lendemain matin, elle était morte. Dans le même périmètre.

C'est cela qui me fait penser que les 3 dont je vous parle aujourd'hui étaient en fin de vie. Les araignées vieilles deviennent-elles séniles, comme les vieux humains ? Ils ne savent plus où ils vont, qui ils sont, ce qu'ils font.

Et vous avez remarqué que Zoropsis Spinimana que j'ai pris dans la main pour bien la dégager, avait ses crochets bien repliés. Elle n'a même pas pensé à se défendre.

Quelle tristesse !



Je vous promets que dès que c'est possible, et j'espère très vite, pouvoir travailler aux photos de la Scéliphron pour pouvoir vous montrer la suite. Il le faut rapidement car mon emploi du temps va être très chargé, encore plus que d'habitude et plus rien ne dépend de moi, donc je ne sais pas comment je vais pouvoir m'organiser. Ma surveillance des jarres continue et nous aurons aussi au moins une naissance en images, j'y tiens !

samedi 10 septembre 2011

Empêchons l'exécution de Troy Davis


ULTIME APPEL

Amnesty International France

Chers amis,

Vous avez participé à de nombreuses reprises aux différentes actions que nous avons mené en faveur de Troy Davis et nous vous en remercions vivement.

N'exécutez pas Troy Davis : ULTIME APPEL

L'Etat de Géorgie (Etats-Unis) vient de signer un arrêt contre Troy Davis, fixant sa date d'exécution le 21 septembre 2011.

C'est maintenant, ultime recours, au Comité des grâces de Géorgie de décider si Troy Davis, condamné pour le meurtre d'un policier, doit vivre ou mourir.

Nous avons pu obtenir l'adresse mail de ce comité des grâces, alors en toute urgence, nous vous appelons à venir signer la nouvelle pétition que nous venons de publier sur notre site.
ACCES A LA PETITION
http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Peine-de-mort/Actions/N-executez-pas-Troy-Davis-ULTIME-APPEL-3367

Si vous le pouvez, participez également à l'action "1 million de tweets pour Troy Davis" en postant le plus grand nombre de tweets que vous pouvez comprenant le hashtag : #TroyDavis.
EN SAVOIR PLUS ICI
http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Peine-de-mort/Actions/Un-million-de-tweets-pour-sauver-Troy-Davis-2837 .

Signez, Tweetez pour Troy et incitez votre entourage à faire de même !

Encore une fois, merci de votre soutien indispensable

Pétitions importantes de Cyberacteurs

Désolée, il semble que la rentrée frappe fort au niveau de la reprise des pétitions et actions à mener de front. Il faut ce qu'il faut. Si nous ne bougeons pas, nous ne bougerons bientôt plus.

Nous poursuivrons notre petite histoire avec notre amie Scéliphron la guêpe maçonne un peu plus tard.


Et préparons-nous pour manifester le 15 octobre 2011 contre le Nucléaire.

Samedi 15 octobre : journée de mobilisation nationale "Nucléaire STOP"

Plusieurs manifestations seront organisées le 15 octobre par des coordinations antinucléaires régionales, avec le soutien du Réseau. Venez nombreux à Rennes, Bordeaux, Dunkerque, Toulouse, au Bugey (St-Vulbas)... !

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Manifestation-Contre-le-Nucleaire



Bien maintenant, venons-en au but de cet article avec la copie de ce mail que je viens de recevoir :


Vous avez raté une pétition ou cyber action ? Retrouvez-les toutes à cette adresse http://www.cyberacteurs.org/actions


Peut être avez vous repéré la publication le 12 juillet dernier d'un décret sur la représentativité des associations environnementales.
Un groupe d'associations a signé une demande de retrait du décret fin juillet, craignant notamment que l'instauration de catégories entre associations crée des hiérarchies délétères et fragilise les structures petites ou naissantes .
Une cyber @ction est en place
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/representativite-ong-345.html


Le 31 août dernier une trentaine de représentants de ces associations -dont Cyber @cteurs- se sont réunis pour examiner les actions à mener pour renforcer les liens et saisir cette opportunité pour construire une sorte de Coalition.
Une seconde réunion a lieu ce vendredi 9 septembre à 18h et une liste de discussion est en place pour imaginer les suites en terme de construction de réseau inter-associatif. Si votre association veut participer à ce débat, il suffit de me le faire savoir.

Alain Uguen


Protestation de paysans à Sulawesi : «L'exploitation minière détruit nos vies»

Sur le site : Cette cyber @ction est signable en ligne

De puissantes compagnies minières regardent avec avidité les ressources minérales du Sulawesi central. Contrairement au nord et au sud de l'ile, l'exploitation vient juste d'y débuter. Pourtant la déforestation provoque déjà inondations et glissements de terrain. Montrant beaucoup de courage, les habitants tentent de sauver leurs forêts tropicales.

« Quiconque en Indonésie manifeste publiquement son opposition à l'exploitation minière ou aux plantations de palmiers à huile est en danger » explique notre partenaire Andika Ndika, et poursuit: « il risque une mise en accusation pour terrorisme, la prison et des violences ». Andika est responsable de campagne de la jeune équipe de Jatam, un réseau d'activistes opposés à l'exploitation minière en Indonésie. La dernière action violente vient d'avoir lieu il y a quelques jours. A Morowali, la police a ouvert le feu sur des gens manifestant contre les destructions dues à la compagnie pétrolière nationale Medco Energi, tuant deux hommes.


Informations supplémentaires


Les militants de Jatam, agriculteurs et populations autochtones ont comme redoutables adversaires des acteurs majeurs du secteur minier tels Rio Tinto (Australie), Inco (Brésil, groupe Vale) et PT Bintang Delapan Minerals (BDM - une société indonésienne à participation majoritaire chinoise).


Le nickel de BDM, dont l'extraction est rendue possible grâce à des autorisations délivrées par l'État, est exporté vers la Chine où il est utilisé pour la fabrication des biens de consommation du monde entier. L'extraction minière a déjà dévasté la région autour de Bahodopi. « Ils ont commencé avec la déforestation en 2008 » raconte Andika. « Depuis, les inondations sont de plus en plus importantes, les villages se trouvent submergés, les champs et récoltes ensevelis. Les rejets des mines empoisonnent les cours d'eau, aucun poisson ne peut y survivre. Et le nouveau port pour l'expédition du Nickel vers la Chine a nécessité la destruction de 20 hectares de mangrove ».


En outre, selon le chef de campagne, le processus d'acquisition et d'exploitation des terres est complètement opaque. Les personnes les premières concernées ne sont pas informées. Aucune compensation d'aucune sorte ne leur est proposée pour un consentement qu'on ne leur demande pas. Pourtant explique Andika « une entreprise est obligée à tout cela par la loi ».


« Il en va de notre vie avec la forêt tropicale. Nous devons par conséquent continuer la lutte. Non pas parce que nous le voulons, mais parce que nous le devons ». Jatam veut faire valoir les droits de la population et revendiquer la protection de la nature au Sulawesi central auprès de la plus haute juridiction de l'État, à savoir le président de la république d'Indonésie. Dans cette démarche, les militants appellent à un soutien international.


Nous vous proposons de leur apporter notre soutien en interpellant l'Ambassade d'Indonésie à Paris

Alain Uguen


COMMENT AGIR ?

Sur le site : Cette cyber @ction est signable en ligne



Par courrier électronique :
C'EST FACILE : A VOUS DE SUIVRE LES 6 ETAPES SUIVANTES :
1- Copiez LE TEXTE À ENVOYER ci-dessous entre les ############
2- Ouvrez un nouveau message et collez le texte
3- Signez le : prénom, nom, adresse, ville
4- Rajouter l'objet de votre choix : soutien à la marche des indiens
5- Adressez votre message aux adresses suivantes :

cyberacteurs@wanadoo.fr
komparis@amb-indonesie.fr

Cliquer ici :
<mailto:cyberacteurs@wanadoo.fr;komparis@amb-indonesie.fr>

ou ici selon votre logiciel de messagerie
<mailto:cyberacteurs@wanadoo.fr,komparis@amb-indonesie.fr>

Vérifiez que les 2 adresses apparaissent bien

6- Envoyez le message


Par cette action, vous ferez connaître votre opinion à l'ambassadeur d'Indonésie à Paris, et à Cyber @cteurs pour nous permettre d'évaluer l'impact de cette action.

############

Prénom, Nom
Profession :
Adresse :
code postal Localité :

Monsieur le Président

aux bons soins de votre ambassadeur en France

Monsieur le Président
Je soutiens les paysans de Sulawesi qui réclament de

1. ouvrir une enquête et fermer PT Bintang Delapan Minerals sans délai.

2. vous assurer que les droits de la population seront assurés sans délai et que la société soit tenue responsable pour les dommages causés à l'environnement par l'exploitation minière. Surtout, la forêt doit être repeuplée car elle est la source de subsistance des communautés.

3. vérifier toutes les concessions minières à Morowali délivrées par des autorités locales ou régionales. Cela répond aux directives du décret présidentiel nr. 10 de 2011. Ce dernier exige que toute concession se trouvant à l'intérieur de forêts primaires et secondaires soient vérifiées. A vous de prendre les mesures appropriées et immédiates contre les sociétés qui violent la loi.

############
site

Monsieur Susilo Bambang Yudhoyono, Président de la République d'Indonésie
Presidential Palace
Jl. Medan Merdeka Utara
Jakarta Pusat 10010
Indonésie
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Monsieur le Président,

A la mi-juillet, dans l'arrondissement de Bahodopi dans le district de Morowali, des pluies torrentielles pendant plusieurs jours ont entrainé de graves inondations. Le fleuve Bahongkolangu a débordé, un pont s'est effondré sous les véhicules de la compagnie minière PT Bintang Delapan Minerals (BDM) à seulement 30 mètres de son lotissement. Les villages Bahodopi, Keurea, Fatufia, Trans Makarti et Bahomakmur ont été immergés. La route menant aux écoles et à l'administration du district ainsi que 20 hectares de rizières ont sombré sous les flots.

Ces inondations résultent des mines de nickel de l'entreprise PT BDM. La société possède le permis d'extraction nr. SK540.3/SK001/BESDM/IV/2010. La concession s'étend sur un total de 21.695 hectares et cerne neuf villages: Bahomoahi, Bahomotefe, Lalampu, Lele, Dampala, Siumbatu, Bahodopi, Keurea und Fatufia. Les activités minières de BDM ont commencé en 2010 et doivent s'achever en 2025.

De sérieux conflits sont apparus dès le début entre BDM et la population. Le processus d'acquisition des terrains n'a pas été transparent. La société a occupé les terres sans en informer suffisamment les habitants et sans leurs proposer de dédommagements. Au lieu de cela, elle a essayé de leurrer ces gens à coup de promesses. Une d'elle consistait à verser une indemnité à la communauté de 5.000 roupies (40 centimes d'Euro) par tonne de nickel extraite. Personne ne sait comment cela doit se faire. En outre, les victimes des inondations sont supposées recevoir des dons de nourriture.

Déjà en 2010, les inondations ont provoqué une réaction claire du parlement local: il a exigé l'arrêt de l'extraction du nickel par la société PT BDM. Il était envisagé que d'autres sinistres de ce genre apparaitraient et que l'exploitation minière n'était pas suffisamment sûre. A cela la société BDM a nié toute responsabilité et s'est même employée à faire emprisonner 28 paysans sous le prétexte que ceux-ci auraient détruits certains de ses biens lors de manifestations.

Près du village de Fatuvia, la société PT BDM s'est appropriée un terrain sur la côte pour y construire un port. Les travaux ont entrainé la destruction de 20 hectares de forêt de mangrove. Les pêcheurs locaux, à cause du port, ont vu leur accès à la mer rendu des plus difficiles.

Par conséquent, nous vous exhortons à :

1. ouvrir une enquête et fermer PT Bintang Delapan Minerals sans délai.

2. vous assurer que les droits de la population seront assurés sans délai et que la société soit tenue responsable pour les dommages causés à l'environnement par l'exploitation minière. Surtout, la forêt doit être repeuplée car elle est la source de subsistance des communautés.

3. vérifier toutes les concessions minières à Morowali délivrées par des autorités locales ou régionales. Cela répond aux directives du décret présidentiel nr. 10 de 2011. Ce dernier exige que toute concession se trouvant à l'intérieur de forêts primaires et secondaires soient vérifiées. A vous de prendre les mesures appropriées et immédiates contre les sociétés qui violent la loi.

Isman Manes, Andika Ndika,
JATAM, Réseau contre l'exploitation minière dans le Sulawesi Central

jeudi 8 septembre 2011

La Cimade lettre info septembre 2011

Trop important il faut faire circuler encore une fois !

Si vous ne connaissez pas, lisez toutes les pages.

http://www.cimade.org/nouvelles

- Expulser à tout prix
- Des trains pour bannir les Roms hors de la Seine St Denis
- Violences et conditions de vie déplorables, le cauchemar continu pour les migrants subsahariens de Libye
- Enfants étrangers : la rentrée derrière les barreaux

Etc .........

C'est vraiment à se taper la tête contre les murs.

DEBOUT !


On ne peut pas rester assis sans rien faire ! Mobilisons-nous encore une fois, et ne relâchons pas nos efforts.

Tchernobyl, M Pellerin et les malades de la Thyroïde !


Trop, c'est trop !



http://www.asso-malades-thyroide.org/


NON LIEU prononcé.

L’arrêt du 7 septembre 2011, arrêt qui a mis fin à l’instruction et aux poursuites contre Mr PELLERIN en ordonnant un non-lieu général et le classement du dossier.

Que les plaignants s’estimant victime du passage du nuage de Tchernobyl sur la France et la non protection des populations, n’ont aucune preuves scientifiques à ce jour prouvant le lien de leur pathologie et le passage du nuage radioactif sur la France.

L’AFMT a demandé à la Cour d’Appel, de former un pourvoi en cassation contre cet arrêt….

Allons nous informer et les soutenir.


vendredi 2 septembre 2011

Fukushima : le visage des sacrifiés


Les amies-amis, je vous relaie l'info une fois de plus car elle vient de mon réseau. Faites circuler ne serait-ce que par solidarité avec ceux qui vont mourir.


Comme vous avez remarqué, j'ai changé le titre car je ne vois pas où sont les héros. Oui héros ils sont, mais sacrifiés encore plus !

Faisons attention aux mots : liquidateurs = liquidés. Ce ne sont pas ces hommes qui se sont sacrifiés qui ont liquidé, ce sont eux qui ont été liquidés.

Pareil pour ce mot "héros". Bien sûr qu'ils le sont, mais ils sont tout d'abord des gens qu'on sacrifie !

Remettons les mots à leur place avec leur valeur. C'est trop important.


N'hésitez pas à aller lire sur les liens-sources, les autres articles qui pourraient vous intéresser.


Source : Cent Papiers

http://www.centpapiers.com/fukushima-daiichi-le-visage-des-heros/80615

Fukushima Daiichi : le visage des héros

31 août 2011




Le journaliste japonais Kazuma Obara a souhaité visiter l’intérieur de la centrale de Fukushima Daiichi afin d’y rencontrer ceux qui y vivent tous les jours, qu’il considère comme des héros. Bravant sa propre peur de la radioactivité, il a réussi à s’introduire dans le site nucléaire. Cela n’a été possible que grâce à l’aide d’un contact qui y travaille et qui veut que le monde sache dans quelles conditions lui et les autres ouvriers travaillent.

Kazuma Obara a recherché vainement au Japon un journal qui accepte de publier ses photos. Il s’est donc tourné vers l’Europe et a trouvé The Guardian. En avez-vous entendu parler en France dans les médias ? L’info a été brièvement reprise par quelques journaux en ligne, sans plus… En revanche, une télévision allemande a réalisé une interview du journaliste (1).

Emu par le témoignage de Kazuma Obara, Gilles Chertier m’en a transmis la traduction, afin que les Francophones puissent aussi profiter de ce reportage. Je publie volontiers ces textes car c’est l’objet même de ce blog : informer sur la catastrophe de Fukushima Daiichi, « car il est tout simplement très difficile d’avoir des infos dans notre France nucléarisée ».

Voici donc l’intégralité de ces commentaires, chaque image associant le texte original en anglais. Merci à Gilles de nous avoir fait partager ce témoignage saisissant.

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A l’intérieur de Fukushima

Lien vers l’article original : « Inside Fukushima – interactive guide »

Au début de ce mois, Kazuma Obara a été le premier photojournaliste à accéder sans autorisation à la centrale électrique et a réalisé un reportage exclusif sur la vie à l’intérieur de l’établissement.




Emballage rose

Voici la première photo que j’ai faite à 7 heures du matin, après avoir pris mon travail. Je l’ai prise avec un appareil numérique compact que je transportais dans une pochette en plastique bleue, distribuée à chacun de nous pour emporter nos cigarettes, notre portefeuille, notre téléphone portable, etc.

Les murs, le sol et les portes de ce secteur sont entièrement recouverts de feuilles de plastique rose. Pendant que je me tenais là, un homme est passé et son dosimètre personnel, qui mesure le rayonnement, a commencé à biper. J’ai vu les mesures des radiations indiquées dans toutes les salles où je suis entré.

Entrer dans la centrale n’a pas présenté de difficulté. J’ai été surpris par le laxisme de la sécurité. Au J Village, complexe d’entraînement sportif proche de la centrale, où résident bon nombre des ouvriers, nous avons dû enregistrer la voiture et le nom de ma société. Cependant, les occupants du véhicule n’ont pas eu à se présenter. J’ai simplement prétendu être un employé de la société pour laquelle travaille mon ami, et on nous a laissé passer.

Même à l’intérieur du périmètre d’exclusion de 20 kilomètres, très peu d’ouvriers portaient des masques malgré un rayonnement très élevé. Ils semblaient blasés quant à la nécessité de se protéger. D’ailleurs, les masques sont extrêmement chauds et inconfortables. Au moment où nous avons franchi le portail, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce qui se passerait s’il y avait une autre explosion, comme celles qui se sont produites dans les jours qui ont suivi le tsunami.




Fukushima sans masque

J’ai pris cette photo du masque de mon contact pendant l’une de nos pauses de trois heures, dans un bâtiment qui se trouve à environ cinq minutes en voiture du réacteur, mais à l’intérieur du complexe de la centrale. Nous devions changer de vêtements de protection et faire contrôler notre exposition aux radiations à la fin de chaque période de travail. Ensuite, nous devions nous préparer pour retourner travailler. De ce fait, le temps de pause effectif n’était que d’une demi-heure.

La journée de travail dure six heures au total et débute à 7 heures du matin. Après la dernière période de travail, vous pouvez faire une autre pause ou retourner directement à votre logement. Il n’y a pas grand-chose à faire pendant les pauses. Certains ouvriers font une sieste, tandis que d’autres bavardent ou fument des cigarettes.




Repos

Ces deux hommes profitent de leur pause pour dormir un peu. J’ai pris cette photo dans une salle suffisamment grande pour 30 tatamis, où le sol avait été recouvert de bâches de camping argentées. A un moment donné, 30 à 40 hommes y dormaient à même le sol.

A 11 h 30, lorsque les ouvriers revenaient épuisés de leur deuxième période de travail, ils s’allongeaient tous sur les tatamis. Quand la place vient à manquer, ils s’assoient sur le sol des couloirs pour y somnoler. Certains d’entre eux semblent très jeunes. Ils ont les joues rougies par l’effort. A cette heure-là, les rires et les bavardages du matin avaient cessé, et tous luttaient contre l’épuisement.




Témoin muet

J’ai pris cette photo de trois hommes en train de fumer avec un minuscule appareil photo qui ressemble à un ancien modèle argentique 110 mm en jouet. Je n’ai pas parlé avec ces hommes et j’ai soigneusement évité leur regard. Outre sa petite taille, cet appareil photo présentait l’avantage d’être silencieux.

C’était l’un des deux appareils que j’ai utilisés à l’intérieur des bâtiments de la centrale. Lorsque j’étais à l’extérieur de la voiture de mon contact sur le site, j’utilisais quatre appareils reflex numériques professionnels. J’ai réussi à prendre une centaine de photos au long de la journée. De temps en temps, un ouvrier me repérait en train de faire des photos, mais Tepco et les autres sociétés qui interviennent sur le site en font souvent pour leur propre usage. Il n’était donc pas inhabituel de voir quelqu’un avec un appareil photo, et personne ne m’a posé de questions.

Peut-être que quelqu’un savait ce que je faisais, mais tenait à ce que publie ces photos. En tout cas, c’est le point de vue de mon contact. Il m’a aidé parce qu’il veut que le monde sache dans quelles conditions lui et les autres ouvriers travaillent.




« J’étais mort de peur en voyant les réacteurs »

Lorsque la deuxième des trois périodes de travail a commencé, je me suis joint à des ouvriers qui se tenaient à l’extérieur, équipé de vêtements de protection. Après avoir porté mon masque pendant une vingtaine de minutes, j’ai ressenti une douleur perçante tout au fond du nez. J’ai commencé à avoir de la difficulté à respirer. Au bout d’une trentaine de minutes, j’avais des élancements très douloureux du côté gauche de la tête. Je ne sais pas si c’était dû au manque d’oxygène ou parce que le masque était trop serré. Au bout d’une heure, la douleur était intolérable et je n’avais qu’une hâte : que l’heure de la pause arrive et que je puisse retirer mon masque. Une fois que vous avez mis votre équipement de protection, il est impossible de boire ou d’aller aux toilettes.

Je dois admettre que j’étais terrifié en voyant les réacteurs n°1 et 2 pour la première fois de mes propres yeux.




Fenêtres disparues

Ce bâtiment se trouve à proximité du réacteur n°1. Ce n’est pas ma meilleure photo, mais l’endroit m’a frappé parce que toutes les fenêtres avaient disparu et que tous les débris du tsunami avaient été évacués. Le bâtiment ressemblait à beaucoup d’autres que j’avais vus le long de la côte de la préfecture d’Iwate, d’où je suis originaire. Par contre, cet endroit avait quelque chose de mystérieux. Je me suis demandé à quoi il servait avant d’être endommagé.




« N’abandonne jamais, Fukushima »

Vous voyez le réacteur n°2 au premier plan sur la gauche et, derrière lui, légèrement dissimulée, l’enveloppe du réacteur n°3. J’ai été stupéfait de voir autant de tuyaux à l’air libre. On ne les avait jamais vus à la télévision.

Le 1er août, Tepco a annoncé qu’un rayonnement de 10 000 millisieverts par heure avait été détecté entre les réacteurs n°1 et n°2, non loin du panneau où les idéogrammes peints en rouge proclament : « D’un même élan du cœur : n’abandonne jamais, Fukushima ». En se tenant une minute et demie à cet emplacement, un ouvrier dépasserait la dose annuelle limite de 250 millisieverts. A l’époque, les ouvriers n’en avaient pas été avertis. On ne leur a d’ailleurs jamais rien expliqué, même suite à cette annonce.

Lorsque j’ai quitté la centrale à la fin de la journée, le contrôle des radiations a montré que j’avais été exposé à une dose de 60 microsieverts en l’espace de six heures. Je me demande quels en seront les effets à long terme sur ma santé, mais je m’inquiète surtout du sort des jeunes gens qui travaillent ici jour après jour.




« Personne ne savait ce que faisaient les autres »

Je ne sais pas exactement ce que faisaient ces deux hommes. C’était le côté le plus insolite du travail à la centrale. Il y avait très peu de contact avec les autres ouvriers ; de ce fait, personne ne savait ce que faisaient les autres. Je n’ai d’ailleurs pas vu tellement de monde, et j’imagine que la plupart des ouvriers présents sur le site se trouvaient à l’intérieur des bâtiments des réacteurs, mais je n’avais aucun moyen d’y pénétrer.




Réservoir toxique

Le réservoir bleu contient de l’eau contaminée pompée depuis les bâtiments des réacteurs, où elle s’est accumulée pendant les tentatives de refroidissement des barres de combustible. Je ne sais pas très bien à quoi servent les réservoirs cylindriques sur la droite.

Il est étrange d’en savoir si peu sur les gens qui travaillent à Fukushima Daiichi. Les ouvriers eux-mêmes ne connaissent pas la finalité de leur travail, ce qui est très mauvais pour la motivation. C’est une des raisons pour lesquelles le nettoyage prend aussi longtemps. Si notre travail ne dit rien qui vaille aux gens de l’extérieur, je préfère ne pas imaginer ce que ressentent les ingénieurs à l’intérieur des bâtiments. Les sous-traitants refusent d’écouter les conseils ou les idées des salariés. Ils se contentent de donner des ordres et d’exiger que tout le monde obéisse. C’est tout le contraire de ce qui se fait dans la plupart des autres sociétés japonaises.

Il est impossible de garantir la santé et la sécurité des ouvriers de la centrale. Est-ce que leurs conditions de travail leur permettent d’être efficaces ? Les ouvriers sont-ils suffisamment protégés, ou sont-ils considérés comme jetables ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que j’ai décidé de pénétrer dans la centrale.

Ils risquent leur vie pour nous protéger, mais les médias ne font rien pour les protéger, eux, en parlant de leur situation. Les stations de télévision pixellisent le visage des ouvriers pour rendre leur identification impossible. Pourquoi dissimuler le visage de héros ?




Le plein

Nous nous sommes arrêtés à cette station-service sur le terrain de la centrale nucléaire alors que nous sortions pour notre pause. Bon nombre des ouvriers vivent non loin de là et prennent leur voiture pour aller travailler. L’essence est gratuite, sinon les frais de carburant seraient trop élevés pour qu’ils puissent continuer à travailler à la centrale.

(1) reportage de la chaîne allemande ZDF sur le photographe Kazuma Obara