jeudi 23 juin 2011

Segestria florentina


Aujourd'hui il est urgent de se délasser, et je vous présente ma dernière non pas visiteuse car je l'ai trouvée dehors, mais ma dernière vedette.





Elle était au sol, en plein jour, immobile sur le trottoir, et en plein soleil. Ce qui m'a fait penser qu'elle était morte. Son corps était très souple. Sa mort était donc très proche dans le temps. Morte de vieillesse ? Vu sa taille, je le pensais. Je l'ai manipulée dans tous les sens avec beaucoup de précaution pour ne pas l'abîmer et j'ai bien fait, vous allez comprendre pourquoi plus tard.


Mais observons plutôt cette grande dame :


Tout d'abord, ses mensurations. Très important chez nous, les araignées. Parfois, nous nous ressemblons tellement qu'il est nécessaire de nous mesurer, en plus de voir nos différences corporelles.




Votre araignée préférée n'avait pas de centimètre avec elle, alors elle est allée frapper à une porte et on lui a volontiers prêté le matériel pour tracer au mieux. On voit donc que notre Segestria florentina mesure 2cm3, et que c'est une femelle ... (souvenez-vous, pas de pédipalpe en forme de gant de boxe pour nous les femelles).




Vous aurez remarqué comme moi (et si vous ne voyez pas, je vous certifie) la couleur verte qui transparait sur ses chélicères à la lueur du flash et qui nous donne une belle indication décisive, ainsi que la taille de ses chélicères. Au passage, admirez ses magnifiques crochets.

Voyez aussi comment sont placés ses yeux. Je vous montre cette photo tout de suite, mais ce n'est pas dans l'ordre chronologique car là nous étions déjà à la maison. En fait, il va falloir que j'intercale des photos de quand nous étions à l'extérieur et quand nous étions chez moi pour bien suivre la description.



Maintenant je vais vous montrer son abdomen face dorsale et ventrale. Puis on se rapprochera.






Le dessin du dos est typique des Ségestria, mais c'est la couleur verte sur les chélicères à la lueur du flash qui détermine "florentina", ainsi que la taille.




Sur la photo ci-dessous, vous voyez clairement l’épigyne sur la gauche, au centre de la zone pulmonaire (les deux zones claires), et les orifices des filières sur la droite, ainsi que son anus.




Là, je vous montre le haut de son abdomen avec l'épigyne, le céphalothorax où sont attachées les pattes, et on voit bien les mandibules. On distingue aussi les chélicères et ses crochets au-delà des mandibules.




Et une dernière pour le plaisir. Nous voyons encore mieux les crochets et les mandibules :




Vraiment, je ne peux que remercier mon amie Segestria florentina car elle m'a permis de la photographier comme je n'ai encore jamais pu photographier mes amies, vu que je ne les tue pas avant de les prendre en photo.

Voilà le moment de vous dévoiler la suite heureuse et étonnante.

Pour pouvoir l'emporter chez moi, je l'ai mise dans un petit récipient. Elle n'a pas bougé jusqu'à la maison.

Comme je la pensais morte, j'ai pris tout mon temps, que ce soit à l'extérieur ou chez moi, et elle aurait pu s'enfuir sans problème puisqu'elle a été seule souvent. Elle était donc inconsciente, j'en suis certaine. Je ne pense pas qu'elle était en catalepsie.

Je l'ai posée sur une planche de bois, pris tout le temps nécessaire aux photos, et ai disposé des épingles à coudre tout autour d'elle afin de maintenir en place ses pattes et en prenant bien soin de ne pas la piquer. Je me disais qu'une fois bien rigide et desséchée, je pourrais la photographier les pattes bien disposées normalement étalées.

Puis je suis partie tout l'après-midi. De retour à la maison, je commence à enlever une aiguille et j'ai la surprise de voir sa patte se soulever avec vigueur. Une 2ème aiguille, et ça recommence. Je comprends alors que mon amie n'était que assommée par une chute.

Peut-être que l'humain qui vivait dans la maison l'a jeté du haut du grenier ? Et qu'elle s'est assommée en arrivant sur le trottoir ? Quoiqu'il en soit, Madame Segestria Florentina était bel et bien vivante. Il lui fallait un peu de fraicheur pour se remettre et elle l'a trouvée chez moi.

Je me suis empressée d'enlever toutes les épingles qui l'emprisonnaient, heureusement sans la blesser, puis direction bocal et vite, vite, je l'ai invitée à venir s'installer sous les tuiles. Elle y trouvera toute la fraicheur, humidité, nourriture qu'il lui faut, jusqu'à la fin de ses jours.

Je n'ai pas eu le cœur à la garder un instant de plus pour prendre une dernière photo, la tenir emprisonnée, bloquée par 8 épingles à coudre me faisait déjà trop de peine.

Voilà une histoire qui se termine bien, et j'en suis très heureuse.

Si cette page vous a plu, vous m'en voyez doublement heureuse.


AVERTISSEMENT : Les photos de cette page m'appartiennent. Toute forme d'utilisation publique est donc interdite sans mon accord préalable.

1 commentaire:

l'araignée marrante a dit…

Rendez-vous ici pour voir un nid d'une Segestria : http://spidermarrante.blogspot.fr/2013/09/nid-typique-de-segestria.html