samedi 26 février 2011
Une histoire zen de voleurs père et fils
Par Khoa Nguyen
L’entraînement du zen est très strict, très dur et très rigoureux. Les maîtres zen les plus réputés se montrent extrêmement sévères et féroces, ils apparaissent parfois comme sans cœur face à leurs disciples désorientés et terrorisés.
Afin de donner une idée de leur méthode spécifique et étrange d’enseignement, certains maîtres chinois du Tchan – qui est devenu le Zen en s’implantant au Japon au 13e siècle – se réfèrent à la parabole de « Voleurs père et fils ».
Un voleur professionnel se fait vieux et décide un soir d’emmener avec lui son grand fils afin de lui transmettre les rudiments du métier de voleur. Le fils se réjouit car il est en âge de nourrir lui aussi la famille.
Ils se rendent furtivement dans la maison d’un riche propriétaire et grimpent dans le grenier. Le père ouvre une grande malle et dit à son fils de s’y cacher. Le fils obéit en toute innocence et en toute confiance. Brusquement le père referme le couvercle de la malle, verrouille le gros cadenas et crie à tue-tête : « Au voleur ! Au voleur ! ». Puis il rentre tranquillement chez lui.
Dans la malle le fils est pris de panique car la maisonnée s’est réveillée, des dizaines de serviteurs se réveillent et explorent tous les recoins à la recherche des intrus.
Bientôt des gens montent au grenier et dans la malle la frayeur du fils atteint son paroxysme. Une intuition lumineuse lui survient subitement à l’esprit et il se met à miauler « Miaou ! Miaou ! » comme si un chat était enfermé dans la malle. Un valet un peu plus téméraire que les autres ouvre précautionneusement le gros cadenas. Le fils, qui n’attendait que cet instant fatidique, bondit hors de la malle comme un fantôme terrifiant et s’enfuit à toutes jambes à la maison.
Il retrouve son père en train de savourer paisiblement du thé et explose de colère contre la traîtrise maléfique de son père. Celui-ci rit aux éclats et lui demande gentiment :
« Fils, il faut que tu m’expliques comment tu t’en es si bien sorti de ce mauvais pas, je suis très curieux de savoir comment tu as réussi cet exploit formidable. Je te confirme d’ores et déjà que tu maîtrises bien le métier, notre art familial de cambrioler les maisons des riches ! »
La transmission du zen est donc comme cela, il faut faire face à n’importe quelle situation – même la plus catastrophique et la plus désespérée - de manière spontanée et instantanée. Comme le fils voleur, les disciples zen doivent improviser avec succès grâce à leur acceptation de la dure réalité de la Vie, grâce à leur audace, et surtout grâce à leur génie créatif et inventif.
Parabole zen racontée et commentée par Khoa Nguyen
BuddhaLine
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