dimanche 5 septembre 2010

Alors Yahweh répondit à Job ...








Livre de Job


Chapitre 38



1Alors Yahweh répondit à Job du sein de la tempête, et dit :
2Quel est celui qui obscurcit ainsi le plan divin, par des discours sans intelligence ?
3Ceins tes reins, comme un homme: je vais t'interroger, et tu m'instruiras.
4Où étais-tu quand je posais les fondements de la terre ? Dis-le, si tu as l'intelligence.
5Qui en a fixé les dimensions ? Le sais-tu ? Qui a tendu sur le cordeau ?
6Sur quoi ses bases reposent-elles, ou qui en a posé la pierre angulaire,
7quand les astres du matin chantaient en chœur, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris d'allégresse ?
8Qui a fermé la mer avec des portes, lorsqu'elle sortit impétueuse du sein maternel ;
9quand je lui donnai les nuages pour vêtements, et pour langes d'épais brouillards ;
10quand je lui imposai ma loi, que je lui mis des portes et des verrous,
11et que je lui dis : «Tu viendras jusqu'ici, non au delà ; ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots» ?
12As-tu, depuis que tu existes, commandé au matin ? As-tu indiqué sa place à l'aurore,
13pour qu'elle saisisse les extrémités de la terre et qu'elle en secoue les méchants ;
14pour que la terre prenne forme, comme l'argile sous le cachet, et qu'elle se montre parée comme d'un vêtement ;
15pour que les malfaiteurs soient privés de leur lumière, et que le bras levé pour le crime soit brisé ?
16Es-tu descendu jusqu'aux sources de la mer, t'es-tu promené dans les profondeurs de l'abîme ?
17Les portes de la mort se sont-elles ouvertes devant toi, as-tu vu les portes du sombre séjour ?
18As-tu embrassé l'étendue de la terre ? Parle, si tu sais toutes ces choses.
19Où est le chemin qui conduit au séjour de la lumière, et où se trouve la demeure des ténèbres ?
20Tu pourrais les saisir en leur domaine, tu connais les sentiers de leur séjour ! ...
21Tu le sais sans doute, puisque tu étais né avant elles ; le nombre de tes jours est si grand !
22Es-tu entré dans les trésors de la neige ? As-tu vu les réservoirs de la grêle,
23que je tiens prêtes pour le temps de la détresse, pour les jours de la guerre et du combat ?
24Par quelle voie la lumière se divise-t-elle, et le vent d'orient se répand-il sur la terre ?
25Qui a ouvert des canaux aux ondées, et tracé une route aux feux du tonnerre,
26afin que la pluie tombe sur une terre inhabitée, sur le désert où il n'y a point d'hommes ;
27pour qu'elle arrose la plaine vaste et vide, et y fasse germer l'herbe verte !
28La pluie a-t-elle un père ? Qui engendre les gouttes de la rosée ?
29De quel sein sort la glace ? Et le givre du ciel, qui l'enfante,
30pour que les eaux durcissent comme la pierre, et que la surface de l'abîme se solidifie ?
31Est-ce toi qui serres les liens des Pléiades, ou pourrais-tu relâcher les chaînes d'Orion ?
32Est-ce toi qui fais lever les constellations en leur temps, qui conduis l'Ourse avec ses petits ?
33Connais-tu les lois du ciel, règles-tu ses influences sur la terre ?
34Élèves-tu ta voix jusque dans les nues, pour que des torrents d'eau tombent sur toi ?
35Est-ce toi qui lâches les éclairs pour qu'ils partent, et te disent-ils : «Nous voici !»
36Qui a mis la sagesse dans les nuées, ou qui a donné l'intelligence aux météores ?
37Qui peut exactement compter les nuées, incliner les urnes du ciel,
38pour que la poussière se forme en masse solide et que les glèbes adhèrent ensemble ?
39Est-ce toi qui chasses pour la lionne sa proie, qui rassasies la faim des lionceaux,
40quand ils sont couchés dans leur tanière, qu'ils se tiennent en embuscade dans le taillis ?
41Qui prépare au corbeau sa pâture, quand ses petits crient vers Dieu, qu'ils errent çà et là, sans nourriture ?




Chapitre 39


1Connais-tu le temps où les chèvres sauvages font leurs petits ? As-tu observé les biches quand elles mettent bas ?
2As-tu compté les mois de leur portée, et connais-tu l'époque de leur délivrance ?
3Elles se mettent à genoux, déposent leurs petits, et sont quittes de leurs douleurs.
4Leurs faons se fortifient et grandissent dans les champs ; ils s'en vont, et ne reviennent plus.
5Qui a lâché l'onagre en liberté, qui a brisé les liens de l'âne sauvage,
6à qui j'ai donné le désert pour maison, pour demeure la plaine salée ?
7Il méprise le tumulte des villes, il n'entend pas les cris d'un maître.
8Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, il y poursuit les moindres traces de verdure.
9Le buffle voudra-t-il te servir, ou bien passera-t-il la nuit dans son étable ?
10L'attacheras-tu avec une corde au sillon, ou bien hersera-t-il derrière toi dans les vallées ?
11Te fieras-tu à lui parce qu'il est très fort, lui laisseras-tu faire tes travaux ?
12Compteras-tu sur lui pour rentrer ta moisson, pour recueillir le blé dans ton aire ?
13L'aile de l'autruche bat joyeusement ; elle n'a ni l'aile pieuse ni le plumage de la cigogne.
14Elle abandonne ses œufs à la terre, et les laisse chauffer sur le sable.
15Elle oublie que le pied peut les fouler, la bête des champs les écraser.
16Elle est dure pour ses petits, comme s'ils n'étaient pas siens ; que son travail soit vain, elle ne s'en inquiète pas.
17Car Dieu lui a refusé la sagesse, et ne lui a pas départi l'intelligence.
18Mais quand elle se bat les flancs et prend son essor, elle se rit du cheval et du cavalier.
19Est-ce toi qui donnes au cheval la vigueur, qui revêts son cou d'une crinière flottante,
20qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son fier hennissement répand la terreur.
21Il creuse du pied la terre, il est fier de sa force, il s'élance au-devant du combat.
22Il se rit de la peur ; rien ne l'effraie ; il ne recule pas devant l'épée.
23Sur lui résonne le carquois, la lance étincelante et le javelot.
24Il frémit, il s'agit, il dévore le so l; il ne se contient plus quand la trompette sonne.
25Au bruit de la trompette, il dit : «Allons !» De loin il flaire la bataille, la voix tonnante des chefs et les cris des guerriers.
26Est-ce par ta sagesse que l'épervier prend son vol et déploie ses ailes vers le midi ?
27Est-ce à ton ordre que l'aigle s'élève, et fait son nid sur les hauteurs ?
28Il habite les rochers, il fixe sa demeure dans les dents de la pierre, sur les sommets.
29De là, il guette sa proie, son regard perce au loin.
30Ses petits s'abreuvent de sang ; partout où il y a des cadavres, on le trouve.



La suite, dès demain !
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