MANIF du 28 octobre 2010

Les consciences se forment,
se fortifient

Cette plante ne saura pas se défendre contre le fil barbelé qui l'enserre, mais nous ... ?




Ce matin du jeudi 28 octobre 2010, j'arrive à la gare routière car les cheminots étaient en grève. Service minimum. Le trajet a pris le double du temps, mais j'ai eu la gratuité pour l'occasion. Cela me permettra d'utiliser les billets pour une prochaine fois.

Sur le chemin, je rencontre des manifestants, drapeaux repliés. Ils m'indiquent le lieu du rassemblement de fin de manifestation. C'est là que je décide alors de retrouver ceux qui manifestent ces jours-ci, à l'heure qu'ils m'indiquent car il me sera impossible de marcher tout le long du parcours.




Ma surprise est grande car visiblement des personnes qui ne manifestent pas habituellement sont présentes. Des pauvres aussi. Une femme veut me parler, mais je fais le choix de ne pas être disponible. J'ai envie de profiter de ces instants qui grandissent les humains, et d'en profiter égoïstement. Je me contente de lui sourire et me remets à surveiller les pancartes que je veux prendre en photo. Elle se réchauffe avec le grand verre de soupe de légumes vendu par ces jeunes, au profit des grévistes qui ont été arrêtés par la police lors des grèves du 12 octobre, et au profit des grévistes les plus nécessiteux pour les encourager à tenir.








Plus tard, je vais à nouveau la rencontrer. Son visage est fatigué, très las. Elle semble être comme moi, à la retraite, et à ses habits, je devine que c'est une retraite très serrée. Et avec les loyers pratiqués dans cette ville, je me doute que le grand verre de soupe de légumes qu'elle buvait tout à l'heure représentait un repas pour elle.




Le gros de la manifestation arrive.




J'en profite pour mettre dans la boîte les slogans qui se présentent. Ils sont nombreux, différents, mais tous sont unis dans la même volonté de pouvoir mieux vivre et de mettre dehors les affameurs de cette population dont je vois un échantillon.




J'en profite aussi pour prendre en photo ceux qui se dépêchent d'aller ailleurs.




Qui sait ce qu'ils pensent de cette manifestation ? De ces grèves ? Des affameurs de la population ? De ceux qui cognent les manifestants, et tant pis pour la casse ? J'apprends que lors des précédentes manifestations, les CRS ont chargé. Un flash-ball si dangereux qu'un jeune en a perdu un œil, a été utilisé. Encore un qui est handicapé à vie par la faute de ceux qui devraient être du côté des plus faibles et démunis, mais qui ont préféré choisir le mauvais camp.

Comme leur conscience est lourde ! Comment vont-ils s'en sortir ? Ils sont à plaindre, mais également à blâmer.

Tiens ! Justement il y avait ces pancartes ce jeudi 28 octobre :






J'ai laissé le gros de la troupe avancer, et maintenant que la manifestation touche à sa fin et que le groupe de queue arrive, je m'avance. Je n'aime pas les foules, et j'ai attendu sagement.

Une dame handicapée en fauteuil est là. Je sais qu'il y en avait d'autres par les commentaires d'un manifestant qui discutait tout à l'heure près du stand de la soupe populaire.










Ceux de la météo aussi sont là. Avec leur grenouille.




Je trouve que cette affiche résume bien toute notre colère car il n'y a pas que le problème de nos retraites qui nous a fait descendre dans la rue :




Des jeunes font une pause, pancartes au sol.




Même les écologistes étaient présents. Cette fleur est contente d'avoir participé.



Et ces enfants ! Leur mère a fait les pancartes "Et mon avenir ?" dit la petite fille. "Et moi, jusqu'à 75 ans ? " dit le petit garçon. Eh oui, les enfants, l'avenir est bien sombre pour vous. Est-ce qu'on arrivera à redresser la barre, ou allons-nous faire comme le Titanic ?




Je quitte les lieux de la manifestation. D'autres affichages captent mon attention. Je vous en montre encore une, les autres seront pour une prochaine fois car pas directement en relation avec la manif.



La manifestation est vraiment terminée. Travail accompli, drapeaux et banderoles repliés, des manifestants rentrent chez eux.



Moi aussi, je rentre chez mon amie qui m'a hébergée pour ces 2 jours. Comme a son habitude, repas très vite fait mais quel régal ! Mélange de saveurs simples, choix très nourrissant et jolies couleurs.




Là, elle a fait des pleurotes parfumées à l'ail et oignon. Avec un peu de riz. Nous nous sommes également régalées de petits gâteaux orientaux que je n'ai pas photographiés car on les a acheté, et d'un très bon thé à la menthe qu'elle a fait elle-même. Cette amie mérite bien de devenir une araignée, elle aussi !




En fin d'après-midi, nous sommes parties faire un peu de lèche vitrine, et j'ai eu l'heureuse surprise de trouver une pancarte, en un lieu très passant. Personne ne l'a enlevée alors qu'elle n'était pas fixée. Ce qui signifie quelque chose !



Je vous souhaite un très bon week-end plein de prises de conscience.

Bisous à vous tous.