mercredi 13 janvier 2010

Babar Ali, 16 ans


jeuneafrique.com en a parlé au mois d'octobre, mais les grands médias ne se sont emparés de la nouvelle que maintenant, à ce qui semble ...

Inde : le plus jeune directeur d'école a 16 ans

Babar Ali, le plus jeune chef d’établissement au monde, est originaire d’Inde. Il dirige une école de 800 élèves.

Babar Ali n’est pas un jeune homme comme les autres. A 16 ans, cet adolescent de Murshidabad, petite ville de l’Etat du Bengale en Inde, dirige une école du soir fréquentée par 800 garçons et filles. Cela fait d’Ali le plus jeune directeur d’école du monde. « Je n’ai jamais joué au cricket, ni au foot. En revanche, j’aimais jouer au prof quand j’étais petit », a-t-il expliqué au journaliste de la BBC, qui a déniché le jeune prodige et a raconté son extraordinaire parcours sur les ondes de la radio internationale.

Cours du soir

Tout a commencé en 2002 pour Babar Ali. Animé par sa passion de partager son savoir, le jeune garçon a organisé dans l’arrière-cour de sa maison, des cours du soir gratuits, avec une dizaine de petits garçons et petites filles de sa localité. Les familles des gamins étaient trop pauvres pour les envoyer à l’école. L’école gouvernementale que fréquente Babar Ali tous les matins, à 10 kms de chez lui, est certes gratuite - comme toutes les écoles publiques en Inde - , mais ses parents doivent quand même débourser 40 dollars par an. Il faut bien payer l’uniforme, les matériels pédagogiques, le trajet et les autres dépenses annexes...

Quand on vit au jour le jour, comme le font tant de familles dans le quartier de Gangapur, à Murshidabad, réunir 40 dollars est un luxe impensable. Peu d’enfants de Gangapur vont à l’école. Pour aider leurs parents à joindre les deux bouts, les garçons travaillent dans les champs et les filles font du ménage chez les particuliers. Mais ils savent que s’ils pouvaient faire des études, ils n’auront pas à trimer comme leurs parents quand ils seront grands. Alors, quand ils ont eu vent de l’école du soir qu’animait leur voisin Babar Ali, ils ont été curieux. Ils sont allés voir comment ça se passait et ils ont été conquis. D’autant qu’Ali ne leur demande pas un seul centime. Même les livres et les cahiers sont offerts, grâce aux dons et aux subventions.

800 écoliers

Alors, à 16 heures pile, quand leur directeur gringalet fait sonner la cloche, ils sont plus de 800 gamins, entre 4 et 16 ans, à s’entasser devant la maison des Ali. En file indienne, ils entrent dans l’école. Plutôt dans la cour qui leur sert de salle de classe et qu’ils doivent partager avec les poules et les chèvres qu’élèvent les Ali dans leur arrière-cour.

La journée commence par l’hymne national, comme dans toutes les écoles indiennes dignes de ce nom. Puis, ces écoliers pas comme les autres rejoignent leurs coins respectifs. Assis plus souvent par terre, ils écoutent Babar Ali et ses collaborateurs, - tous des volontaires -, dans un silence religieux. Ils leur parlent de chiffres et de lettres, mais aussi de l’histoire de leur pays, de la géographie, de la vie des plantes, des étoiles et de l’économie. En somme, tout ce que ces jeunes maîtres ont appris à leur tour dans leurs écoles matinales.

Parfois, les cours sont interrompus par la pluie. Cela arrive presque tous les jours en période de mousson. Alors dans un brouhaha indescriptible, les enfants et leurs maîtres courent se réfugier sous des auvents de fortune. C’est la fin de l’école. Les gamins rentrent chez eux. Ils seront tous là, quand Babar Ali fera de nouveau résonner les cloches, à 16 heures le lendemain.

jeuneafrique.com



1 commentaire:

l'araignée marrante a dit…

Il y a pourtant une remarque à faire : non sur ce jeune homme très méritant et qu'on ne peut que féliciter d'une telle initiative, mais il faut reconnaitre que les meilleures initiatives viennent souvent de la base. Ne laissons pas un autre décider à notre place. Organisons-nous en SEL, en réseaux d'entraide, d'échange de savoir. Que ça fasse boule de neige. Plus nombreux nous serons dans une démarche courageuse, moins ils pourront nous en empêcher.