samedi 16 janvier 2010

Le volcan et la panthère


Voici une histoire vraie qui rassure si on sait écouter la nature :



La panthère noire, premier indice du danger d’une éruption du volcan Merapi

La panthère noire est, selon les paysans indonésiens de Krinjing, village situé au pied du volcan Merapi, le premier messager d’une éruption imminente du volcan, quand, sentant d’instinct le danger, le félin descend des flancs de la « montagne de feu ».

«Quand on aperçoit la panthère noire aux yeux rouges, tout près de nos villages, c’est que la chaleur du volcan est trop forte et qu’il faut partir. » Gimin, frêle paysan de ce village situé à moins de 10 km du volcan, parle avec la douceur et l’assurance de ses 70 ans.

La véracité de l’anecdote entendue ça et là se confirmerait donc, dans les témoignages de ces hommes travaillant dans les champs de riz, aux confins d’une réserve naturelle, recouverte de bambous et de bananiers. Dans leurs yeux, l’inquiétude ne se lit pas. Pourtant, l’activité du Merapi, volcan situé dans la région de Yogyakarta et a déjà fait des milliers de morts, et entraîné l’évacuation de près de 25 000 personnes, est toujours présente dans les mémoires. Pour certains volcanologues, le séisme qui a ébranlé l’île de Java ce jour-là, pourrait avoir rendu encore plus dangereux le volcan Merapi qui domine la région.

Pour M. Untung, instituteur au village, « oui, l’histoire de la panthère noire est bien vraie. On peut en croiser surtout dans ma région natale, à Srumbung, à 25 km d’ici. C’est l’instinct du danger qui la fait fuir, c’est aussi parce que ses proies se sont déjà enfuies ».

En cas de danger imminent, mieux que l’observation des animaux sauvages, c’est le kenthongan qui avertira les habitants. Bambou géant percé d’une entaille et frappé d’un bâton, il est l’équivalent du tambour africain. « Chaque maison qui entend le kenthongan fait passer à son tour le message et tout le monde est averti », explique M. Untung.

À Babadan, village situé encore plus près du volcan (4 km) et donc encore plus menacé, on fait plus moderne avec des haut-parleurs installés dans l’unique rue goudronnée. L’alerte viendra du poste d’observation installé à la sortie du village, où la route s’arrête. Là, deux fonctionnaires scrutent sans relâche les coulées de lave et sont chargés d’alerter le bureau de l’Agence nationale de volcanologie indonésienne à Yogyakarta, ville de plus d’un million d’habitants située à 35 km et qui serait immédiatement en danger en cas d’explosion paroxysmale du volcan.

Mais bien loin du tumulte de la ville, au coeur d’une campagne aussi verte que fertile grâce à la lave du volcan, le vieux paysan Gimin se veut rassurant : « Nous observons la nature et tant que les singes macaques, les biches et les cerfs ne sont pas descendus de la montagne, alors c’est qu’il n’est pas l’heure de partir. »

d'après
http://www.lorientlejour.com/



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