dimanche 9 mai 2010

Légal, mais humainement inadmissible





Expulsion d'un sans-papiers polyhandicapé : "C'est légal, mais humainement inadmissible"

lepost.fr
08/05/2010


"C'est légal, mais humainement inadmissible."

La président de l'Association des paralyés de France (APF) ne mâche pas ses mots après l'expulsion d'un polyhandicapé sans-papiers.

Lundi dernier, vers 20 heures, la famille s'est fait embarquer par les gendarmes, à Valmont (Moselle). "Les enfants avaient les larmes aux yeux", a confié leur voisine de palier au Post.fr.

Les gendarmes sont ensuite allés chercher l'adolescent au centre où il était soigné.

Le lendemain, les parents et leurs trois enfants, âgés de 12 à 18 ans, ont pris un avion : direction le Kosovo, leur pays d'origine.

Sur Le Post, Jean-Marie Barbier, le président de l'APF, demande que les expulsions se fassent "au cas par cas" et affirme que le ministère de Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, est "choqué" par cette histoire.

Dans un communiqué, l'APF se dit scandalisée, mais c'est la loi d'expulser la famille, non ?
"Le jeune a été pris dans son établissement à 22 heures, et renvoyé avec sa famille dès le lendemain à 10 heures. Sans doute ne voulait-on pas que ça se sache... C'est légal, mais humainement inadmissible. Le jeune a été placé en institution par les autorités françaises. Le ministère de l'Immigration aurait donc agi seul, c'est choquant."

Que voulez-vous dire par "agi seul" ?
"Dès que j'ai appris cette expulsion, j'ai appelé le ministère de Nadine Morano [secrétaire d'Etat à la Famille, ndlr]. Ses conseillères étaient choquées. Elles m'ont dit qu'elles n'étaient pas au courant et qu'elles allaient voir comment ça s'était passé."

Que fallait-il faire : laisser l'adolescent seul en France ?
"La maman a demandé aux gendarmes si elle pouvait abandonner son enfant, pour qu'il soit soigné en France... C'est dramatique d'en arriver là. J'ai appris ça par le personnel de l'établissement qui soignait le garçon."

Vous demandez donc son retour ?
"Je demande le retour de toute la famille. Il n'y a aucune raison de faire revenir le jeune tout seul. Les médecins ont certes dit qu'il n'y avait pas de problème pour qu'il prenne l'avion, mais ils n'ont jamais dit que le jeune serait aussi bien soigné au Kosovo."

Il faudrait donc un cas d'exception aux sans-papiers handicapés ?
"Nous avons toujours obtenu la distinction entre les soins et la situation irrégulière. Une personne peut être expulsée, mais pas tant qu'elle est soignée. Jusque-là, nous avions réussi à nous faire entendre. La loi sur l'expulsion des sans-papiers doit être revue au cas par cas, selon la situation des personnes."

Contacté par Le Post, le cabinet de Nadine Morano a indiqué qu'il se penchait sur le sujet et a confié qu'il nous rappellerait dans la journée.


(Source: LePost.fr)

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