mercredi 9 juin 2010

Sensibilité et conscience




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Sentience « […] en français il nous manque un mot pour désigner la chose la plus importante du monde, peut-être la seule qui importe : le fait que certains êtres ont des perceptions, des émotions, et que par conséquent la plupart d'entre eux (tous ?) ont des désirs, des buts, une volonté qui leur sont propres. Comment qualifier cette faculté de sentir, de penser, d'avoir une vie mentale subjective ? Les Anglo-Saxons ont le nom sentience (et l'adjectif sentient) pour désigner cela […]. » À la suite d’Estiva Reus dans Les Cahiers antispécistes (CA n° 26, novembre 2005), One Voice utilisera ce néologisme pour combler la lacune de la langue française…


Sentience des animaux : Sensibilité et conscience des éléphants

Avec les grands singes et les dauphins, les éléphants sont de ceux qui ont conscience d’eux-mêmes. Les histoires et anecdotes qui illustrent leur sensibilité exceptionnelle sont nombreuses, souvent émouvantes, toujours étonnantes...

Conscience de soi… et des autres

Depuis 2006, on sait que comme les chimpanzés, les gorilles, les orangs-outans ou encore les dauphins, les éléphants se reconnaissent dans un miroir. Une éléphante a même réussi le test de Gallup qui prouve de manière irréfutable la conscience de soi en inspectant une marque peinte sur son front. Mais les éléphants ne s’intéressent pas qu’à eux-mêmes. Des observations faites sur le terrain et en captivité montre leur incroyable capacité d’empathie à l’égard de leurs congénères. Marc Bekoff, un éthologue réputé, rapporte ainsi l’histoire de Babyl, une éléphante estropiée vivant dans une réserve au Kenya. Depuis maintenant des années, elle marche très lentement et son groupe l’attend… Ils marchent et s’arrêtent quand cela est nécessaire. Il arrive même que la matriarche la nourrisse.

Des liens ténus

Les liens qui unissent les membres d’un troupeau d’éléphants sont particulièrement ténus. Ils se protègent les uns les autres, et ne s’oublient pas. En 2006, en Inde, une éléphante s’est noyée dans un fossé d’irrigation et a été rapidement enterrée par les habitants du village voisin. Mais son groupe l’a cherchée pendant plus de 3 jours dans le village, en dévastant tout sur son passage. Lors d’un voyage au Bostwana, Pierre Pfeffer, zoologiste français et spécialiste des éléphants, a quant à lui assisté aux retrouvailles d’une mère et de son fils qui ne s’étaient pas vus depuis des années car du fait de leur sexe, ils appartenaient à des groupes différents. En le voyant, « la mère, soudain, quitta sa troupe pour se précipiter vers lui en barrissant joyeusement. »

La perception de la mort

Les éléphants sont réputés avoir un comportement particulier lors de la mort de l’un de leurs proches. Cynthia Moss, une spécialiste des éléphants d’Afrique, rapporte «qu’à plusieurs reprises, [ils l’entourent] en manifestant tous les signes de la tristesse et, s’il ne bouge toujours pas, ils s’arrêtent, hésitants. Ils se retournent alors vers l’extérieur, la trompe pendante. Au bout d’un moment, ils évoluent de nouveau en cercle, puis se replacent dos à dos […] » puis « ils arrachent des branches et des touffes d’herbes à la végétation environnante et les lâchent sur le cadavre ou les posent autour de lui » . Des expériences ont même prouvé que les éléphants reconnaissaient les ossements de leur espèce et s’y intéressaient particulièrement. Cynthia Moss relate à ce propos le cas d’une vieille femelle qui traversait chaque jour le centre de recherche où elle travaillait et s’arrêtait systématiquement devant le même crâne, pour le palper, le humer, le toucher délicatement du pied… C’était celui de l’une de ses filles morte deux ou trois ans auparavant…

Tant de sensibilité et de conscience permettent de mieux comprendre pourquoi l’exploitation des éléphants est susceptible de leur causer tant de souffrances. Contraints par la force, séparés de ceux à qui ils tiennent, ils souffrent et se morfondent…

1 Karine Lou Matignon, Emotions Animales, éd. du Chêne, 2005
2 Cynthia Moss, Elephant Memories University of Chicago Press, 2000


Votre araignée marrante :
Dans la mesure où nous sommes très ignorants, si nous appliquions le principe de précaution pour tous les animaux quels qu'ils soient et les laissions vivre en paix dans leur milieu naturel qu'il nous faudra remettre vite fait en état puisque ce sont nous, les "humains", qui le leur détruisons, ce ne serait pas mieux que de faire comme on fait la plupart du temps ?

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