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Une circulaire du ministre de l'écologie et de l'énergie, J.-L. Borloo, en date du 17 février, pourrait limiter les constructions nouvelles à proximité des centrales nucléaires.
Les constructions autour des centrales nucléaires seront-elles limitées dans un avenir proche ? C'est ce que laisse craindre la circulaire ministérielle sur « la maîtrise des activités au voisinage des installations nucléaires ».
Elle a été adressée aux préfets le 17 février dernier par le ministre de l'écologie et de l'énergie, Jean-Louis Borloo, et avait, jusque-là, fait peu parler d'elle. Il est vrai qu'elle entretient un certain flou qui ne permet pas d'avoir une idée précise des constructions visées. Ces dernières semaines, les premières conséquences de cette circulaire ont, toutefois, commencé à faire grincer des dents du côté des élus, notamment à Cattenom (57) et Saint-Maurice-l'Exil (38). Avec ses deux casquettes de président de l'association regroupant les communes et communautés d'implantations des centrales électronucléaires (ARCCICEN) et de président de la Commission locale d'information (CLI), le maire de Golfech, Alexis Calafat, a réagi en interpellant l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au niveau national et le préfet au niveau départemental.
L'extension de la gendarmerie concernée ?
Le comble, dans cette évolution possible des règles urbanistiques liées aux centrales nucléaires, c'est qu'à Golfech, le premier projet qui pourrait pâtir de ces nouvelles dispositions serait l'extension de la gendarmerie qui accueille depuis septembre dernier le tout nouveau peloton spécialisé de protection de la gendarmerie, dont la mission première est la sécurité de la centrale. « Le préfet doit se prononcer prochainement, il s'est rapproché de l'ASN, assure Alexis Calafat, pas mécontent de voir que, tous les grands chantiers de (sa) commune ont été réalisés avant cette nouvelle réglementation. » L'extension de la crèche intercommunale, qui va bientôt s'achever, aurait-elle été acceptée dans quelques mois ?
On peut s'interroger, mais celui qui est aussi le premier vice-président de la communauté de communes des Deux-Rives préfère poser trois autres questions aux responsables de l'état concernant cette circulaire : « Au niveau des populations, comment expliquer que ce qui est dangereux pour les nouveaux arrivants ne l'étaient pas pour ceux qui ont fait construire depuis longtemps ? Quelle va être l'impact de cette évolution en terme de dévalorisation des biens fonciers ? Que pourra-t-on faire à l'avenir dans la commune ? » Elles seront à nouveau à l'ordre du jour lors de l'assemblée générale de la CLI, qui doit se réunir le 15 juin au conseil général de Lot-et-Garonne. Coïncidence, c'est ce jour-là que l'ASN pourrait éditer un guide à l'usage des administrations et des collectivités, histoire d'éclaircir le propos du ministre.
« Une circulaire d'alerte »
Le préfet de Tarn-et-Garonne perçoit ce texte comme « une circulaire d'alerte. » Pour lui, le ministre dit « nous devons être attentifs au développement urbain auprès des centrales. » Face à l'inquiétude des élus, Fabien Sudry reconnaît que « cette circulaire mérite d'être approfondie par un second texte, s'appuyant sur l'analyse de l'ASN. Il devra définir le mode de concertation avec les collectivités locales. » En attendant, il a déjà mobilisé ses services pour recenser les projets d'activités, d'équipements et d'installations à proximité de la centrale.
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1 commentaire:
Aux infos du 16 juin 2010, nous apprenons ceci :
Golfech. Des traces de tritium dans la nappe phréatique.
http://www.ladepeche.fr/article/2010/06/16/855874-Golfech-Des-traces-de-tritium-dans-la-nappe-phreatique.html
Traces bien inférieures à la norme internationale à ne pas dépasser, mais qu'on aurait voulu passer sous silence.
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